Améliorer le développement de la compétence de mise à jour continue des savoirs chez les étudiantes et les étudiants du programme Techniques d’intégration multimédia

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Publication date
2016Author(s)
Gingras, Marie-Andrée
Subject
Techniques d’intégration multimédiaAbstract
Le présent essai explique la conception d’un dispositif d’autoformation visant à
améliorer le développement de la compétence de mise à jour continue des savoirs chez les
étudiantes et les étudiants du programme Techniques d’intégration multimédia. L’idée de
ce dispositif prend racine dans des préoccupations en lien avec le développement des
compétences du 21e siècle et la mise en place de plans de littératie numérique à travers le
monde afin de relever les compétences chez la citoyenne et le citoyen à qui on demande de
s’adapter, apprendre et maîtriser les changements de manière rapide et efficiente (OCDE,
2000). La littératie numérique regroupe les compétences associées aux savoir-faire reliés à
l’utilisation des technologies, mais aussi aux savoir-être nécessaires à leur utilisation
critique et éthique, en plus de savoir-apprendre nécessaires à une utilisation innovante et
créative de ces mêmes technologies. C’est ce savoir apprendre qui nous intéresse
particulièrement dans le contexte où les étudiantes et les étudiants du programme
Techniques d’intégration multimédia sont confrontés à des exigences élevées et constantes
de mise à jour continue de leurs savoirs.
Le cadre de référence de notre essai permet d’identifier les compétences et les
habiletés qui sont en lien avec le développement de la compétence de mise à jour continue
des savoirs dans quatre plans de littératie numérique internationaux et nationaux, dont Le
profil TIC des étudiants du collégial proposé par le Réseau REPTIC (2015). Nous étayons
ensuite la définition de la mise à jour continue des savoirs grâce aux travaux fondateurs de
Knoles (1975), Straka (1997a), Carré (1997), Long (1988), Foucher (2000) et Tremblay
(2003) qui s’intéressent aux concepts de l’« apprentissage autodirigé » et de
l’« autoformation ». De ces deux concepts, nous dégageons trois dimensions principales à
considérer afin d’améliorer le développement de la mise à jour continue des savoirs: la
dimension sociale, la dimension psychologique et la dimension pédagogique.
Premièrement, pour la dimension sociale, nous référons aux enjeux contemporains du développement de la littératie numérique et au concept de sujet social apprenant supporté
par les travaux de Roger (2010) et de Piguet (2013). Deuxièmement, la dimension
psychologique renvoie aux aspects motivationnels appuyés par la théorie de
l’autodétermination de Deci et Ryan (2000) et aux aspects volitionnels supportés par la
théorie de l’autorégulation de Zimmerman (1989). Finalement, pour la dimension
pédagogique nous présentons la théorie du socioconstructivisme, la perspective
pédagogique du connectivisme (Siemens, 2005) et la classification des stratégies
d’apprentissage proposée par Boulet, Savoie-Zajc et Chevrier (1996). Nous poursuivons
notre réflexion théorique en considérant divers modes d’apprentissage à l’aide des outils du
Web 2.0 dont les blogues, les communautés et l’apprentissage en réseau. Nous concluons
notre cadre de référence par la présentation du système d’apprentissage de Paquette (2002),
du modèle des sept piliers de l’autoformation de Carré (1992, 2005) auxquels nous
superposons les recommandations de Debon (2002) et finalement la présentation du modèle
d’ingénierie pédagogique ADDIE de Lebrun (2007), tous quatre utiles à l’application d’un
processus systémique de développement de notre dispositif d’autoformation.
Notre recherche développement s’inscrit dans un paradigme interprétatif avec une
méthodologie qualitative. Les collectes de données ont été effectuées auprès d’étudiantes et
d’étudiants du programme Techniques d’intégration multimédia. Ces participantes et
participants volontaires ont été utiles à la tenue d’un groupe de discussion en cours
d’implantation et d’un questionnaire électronique utile à l’évaluation du dispositif
d’autoformation. À la lumière de nos résultats, nous pensons que notre dispositif
d’autoformation permet d’atteindre son objectif d’améliorer le développement de la
compétence de mise à jour continue des savoirs des étudiantes et des étudiants du
programme Techniques d’intégration multimédia. L’interprétation de nos résultats permet
d’affirmer que notre dispositif d’autoformation, conçu par l’application d’un processus
systémique fidèle aux constats dégagés par notre cadre de référence, permet de couvrir les
trois dimensions que nous avons identifiées comme essentielles à l’autoformation, soit la
dimension sociale, la dimension psychologique et la dimension pédagogique, mais surtout
de confirmer leur réelle importance dans le développement de la compétence de la mise à jour continue des savoirs. Tel que nous le présentons dans notre cadre de référence, nous
constatons que la dimension sociale déclenche les processus motivationnels et volitionnels
qui sont propres à la dimension psychologique de l’apprentissage autodirigé ou de
l’autoformation. Nous sommes à même de constater qu’il existe en effet un lien entre la
dimension sociale et la théorie de la motivation autodéterminée qui accorde une importance
aux facteurs sociaux qui facilitent la motivation en répondant à des besoins psychologiques
fondamentaux. De plus, nous constatons que les outils développés dans le cadre de notre
essai, tels que le plan de travail et le rapport de temps, jouent un rôle d’autorégulation crucial
pour les étudiantes et les étudiants dans leur processus de surveillance et d’ajustement
cognitif tel par la fixation d’objectifs, l’auto-évaluation, l’ajustement stratégique de ses
méthodes d’apprentissage et la gestion du temps qu’ils permettent.
Nous pensons que notre essai présente des retombées pour le programme Techniques
d’intégration multimédia principalement en lien avec des pistes concrètes d’amélioration de
la compétence de mise à jour continue des savoirs pour les étudiantes et les étudiants du
programme et le développement d’une expertise dans l’application rigoureuse d’une
ingénierie pédagogique pour le développement futur de différents dispositifs
d’apprentissage.
Nous identifions deux perspectives de recherches futures en lien avec notre essai.
Premièrement, nous pensons qu’il serait intéressant d’explorer la capacité heuristique de
l’apprentissage en réseau dans une perspective sociale, psychologique et pédagogique de
l’autoformation, à l’instar des travaux de Henri et Jeunesse (2013). Deuxièmement, nous
pensons qu’il serait intéressant d’améliorer le développement de la littératie numérique
sous ses aspects de créativité et d’innovation dans un contexte où notre programme
d’enseignement outille nos étudiantes et nos étudiants à une utilisation experte des
technologies, leur permettant ainsi de mettre ces compétences à contribution dans une
exploitation créative et innovante des technologies.
Collection
- Éducation – Essais [663]