La réanimation d'entreprises en coopératives de travail : une alternative à considérer

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Publication date
1991Author(s)
Roberge, Nathalie
Abstract
L'économie québécoise, ne faisant exception à la tendance qui afflige tant d'autres États, tire de l'aile. Qu'en est-il des solutions possibles ? Les coopératives, ces "filles de la misère", souventes fois présentées comme solution aux maux qui affectent les moins bien nantis, restent invisibles... Enfin, presque. En réaction à toutes ces annonces de mises à pied massives, que répond-t-on ? Que peut-on répondre ? Les coopératives de travail, sont-elles une réponse valable ? Intéressantes à prime abord, les coopératives de travail n'ont pourtant pas la haute cote. Néanmoins, l'étude tant des détracteurs que des promoteurs de la formule, démontre la crédibilité de ces institutions, leurs capacités à remplir leur mission économique et sociale. Mais elles ont longtemps souffert de ces théories les vouant inexorablement à l'échec, si bien que les préjugés, encore aujourd'hui, persistent. Ces organisations, honorables et fonctionnelles donc, n'ont toutefois pas la vie facile, même les plus chauds partisans du coopératisme ouvrier le reconnaissent. Il est donc utile de se donner tous les outils disponibles, pour faire échec aux difficultés. Il existe ainsi des modèles faisant état des exigences nécessaires, enfin, indispensables, au succès de ces entreprises. Il faut prendre garde cependant de s'astreindre à un modèle qui ne repose que sur l'atteinte d'aspirations de nature idéologique - les preneurs seraient alors peu nombreux -. Heureusement, depuis peu, des modèles souples, adaptés aux besoins des travailleurs ont été élaborés. Ces modèles, exigeants mais réalistes, constituent un instrument privilégié pour les coopérateurs. Les coopératives de travail apparaissent donc comme un choix pertinent : alternative difficile, mais intéressante, dans la mesure où on se donne les bons outils, dans la mesure où les intéressés se donnent au projet... Malheureusement, les choses ne sont pas si simples, et cette dernière proposition s'avère quelque peu simplette quand on s'attarde à découvrir la grande hétérogénéité des coopératives de travail. En effet, il n'est plus possible de généraliser si facilement quand on prend conscience de la multitude des visages que peuvent prendre ces entreprises. Les différents types de coopératives ont des caractéristiques qui leur sont propres et qui rendent leur vie, à toutes les étapes, différente de celles des autres types. L'attention est alors portée sur les reprises d'entreprises, en raison de leur ampleur, du nombre d'individus qu'elles peuvent servir. Ce type apparaît, à première vue, prometteur, mais risqué. Ces coopératives sont effectivement confrontées à des difficultés plus "consistantes" et plus nombreuses que celles reliées aux autres types. Il est alors, d'autant plus important de sensibiliser les intéressés aux difficultés à venir, question de s'assurer leur appui, leur compréhension des événements. Enfin, malgré des conditions parfois peu encourageantes, difficiles même, ces coopératives restent une alternative non seulement valable, mais nécessaire. Il n'est que désolant de constater à quel point elle a été boudée jusqu'à aujourd'hui, au Québec, qui pourtant en a bien besoin...
Collection
- IRECUS – Essais [189]