Les variations du métabolisme de repos inter-individus suite à un programme de perte de poids de cinq semaines chez des femmes obèses post-ménopausées

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Publication date
2007Author(s)
Sénéchal, Martin
Subject
Variations du métabolisme de reposAbstract
L'obésité est aujourd'hui l'un des problèmes de santé publique les plus importants. Les femmes ménopausées sont particulièrement touchées par cette problématique. En effet, suite à la ménopause, les femmes subissent de nombreux changements au niveau hormonal et de la composition corporelle. Ces changements sont en grande partie responsables des désordres métaboliques et de l'augmentation des risques de développer certains problèmes de santé comme les dyslipidémies, l'hypertension artérielle, le diabète de type 2 et les maladies coronariennes. Il est donc capital d'intervenir en prévention primaire et secondaire afin de prévenir les complications associées à l'obésité chez les femmes post-ménopausées (PM). Les différents organismes de santé publique comme l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le National Institutes of Health (NIH), recommandent une réduction de 5 à 10% du poids initial afin d'améliorer le profil de santé des individus obèses. Plusieurs approches cliniques portant sur les diètes, l'activité physique (AP), les combinaisons diète et AP, les médications et les chirurgies ont été expérimentées au fil des ans afin d'améliorer la santé des individus obèses. Il n'en demeure pas moins que la pierre angulaire de tout bon programme de gestion du poids est la diète et l'AP. À ce jour, la restriction calorique demeure la méthode la plus populaire. Cependant, la perte de poids qui en résulte n'a pas que des effets positifs puisqu'environ 25% du poids total perdu provient d'une diminution de la masse maigre (MM). Cette perte de MM, est souvent associée à une réduction du métabolisme de repos (MR), du niveau d'AP et de la force musculaire (FM). Ces effets négatifs sont associés à un risque accru de reprendre le poids perdu dans les années qui suivent, annulant par le fait même les effets bénéfiques de la perte de poids sur le profil de santé. Bien que la littérature scientifique sur l'obésité et la perte de poids soit très abondante, peu a été fait chez les femmes PM obèses. Dans cet ordre d'idée, 20 femmes obèses (pourcentage de masse grasse initial: 46,4 « 5,0%), PM, sédentaires et âgées de 51 à 74 ans ont été recrutées pour participer à une étude sur la perte de poids d'une durée variant entre 15 et 25 semaines. Les participantes ont suivi une diète hypocalorique visant à induire une perte de poids quotidienne correspondant à 1 % du poids corporel initial. Des mesures de la masse grasse (MG) et de la MM par"dual energy X-ray absorptiometry" (DXA), du métabolisme de repos (par calorimétrie indirecte), de la tension artérielle de repos et de la fréquence cardiaque de repos ont été effectuées avant, pendant et après l'étude. Pour les besoins du présent mémoire, nous nous sommes principalement intéressés aux cinq premières semaines du programme de perte de poids. Nos résultats font ressortir une diminution significative du poids corporel (78,8 « 9,9 kg vs 74,8 « 9,1 kg; P< 0,0001), de l'IMC (31,5 « 3,3 kg/m[indice supérieur 2] vs 29,8 « 3,2 kg/m[indice supérieur 2] ; P< 0,0001), de la MG (35,7 « 7,3 kg vs 32,8 « 7,0 kg; P< 0,0001) et de la MM (40,8 « 4,5 kg vs 39,7 « 4,2 kg; P< 0,001) après cinq semaines. Globalement, nous n'avons pas observé de diminution du MR dans le groupe. Cependant, certaines participantes ont diminué leur MR (moyenne= -220 « 95 kcal/jour; P< 0,001) alors que d'autres l'ont augmenté (moyenne= +228 « 69 kcal/jour; P< 0,001) suite au programme de perte de poids. Nous avons également observé une corrélation de 0,63 (P= 0,002) entre le delta ([delta]) MR et le MR initial. D'autre part, l'association entre le A de fréquence cardiaque et le [delta]MR révélait une forte tendance sans toutefois être significatif (r= 0,43; P= 0,06) alors que la corrélation entre la MG totale et le MR ne démontrait aucune association (r= 0,40 P= 0,08). De même, aucune association n'a été observée entre les changements de MR et les changements de MM (r= -0,08; P= 0,75). Malgré qu'aucune différence n'ait pu être observée entre les deux groupes, les femmes qui ont augmenté leur MR suite à la restriction calorique avait une MG totale et tronculaire initiale significativement plus importante comparativement à celles qui ont eu une diminution du MR (39.8 « 7.1 kg vs. 31.6 « 6.3 kg; P< 0,05). De plus, nos résultats démontrent que le groupe avec MR augmenté présentait une diminution moins importante de la fréquence cardiaque de repos comparativement au groupe présentant une diminution du MR (-3,3 « 2,9 bpm vs. -10,4 « 4,6 bpm; P<0,01). La présente étude démontre qu'un programme de perte de poids de 5 semaines est suffisant pour améliorer significativement la composition corporelle chez des femmes PM obèses. De plus, nos résultats ne démontrent aucune association entre la diminution de la MM et les changements du MR après cinq semaines. Cependant, des variations interindividuelles importantes du MR sont observables, lesquelles semblent dépendantes de la masse musculaire initiale et des variations de la fréquence cardiaque après la perte de poids. Ces résultats devront être confirmés par d'autres études.