L'habitation en milieu urbain défavorisé : Le cas de Montréal (1963-1988)

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Date de publication
1990Auteur(s)
Racette, Jean-Pierre
Résumé
Depuis le milieu des années soixante-dix, la situation des ménages à faible et moyen revenu s'est passablement détériorée dans les quartiers défavorisés de Montréal en ce qui a trait au logement. Quatre phénomènes ont remis en cause la place qu'occupait ces ménages dans l'espace urbain montréalais. II s'agit des phénomènes d'embourgeoisement, de restauration résidentielle, de rénovation urbaine et des démolitions. Selon nous, la cause fondamentale des phénomènes d'embourgeoisement et de restauration est la détérioration continue de l'accessibilité au logement neuf pour les ménages à revenu moyen et supérieur depuis le milieu des années soixante-dix. La rénovation urbaine et les démolitions proviennent principalement du redéveloppement urbain qui est lui-même causé par la restructuration de l'économie montréalaise qui n'a plus besoin d'une main-d’œuvre abondante et peu qualifiée. La conséquence de ces quatre phénomènes est de réduire considérablement l'offre de logement sur le sous-marché des logements à prix modique. En effet, la démolition et la rénovation urbaine diminuent l'offre de logements en éliminant physiquement ceux-ci. La restauration résidentielle et l'embourgeoisement réduisent l'offre en éliminant financièrement l'accessibilité des logements touchés. Dans tous les cas, les locataires traditionnels des quartiers centraux de Montréal, c'est-à-dire des quartiers occupés par les ménades les plus pauvres du Québec, ont été littéralement expulsés de leurs logements et ont dû se reloger à des coûts bien supérieurs.