Le secteur informel et l'entrepreneurship : une alternative au problème des chômeurs diplômés en Afrique sub-saharienne. Le cas du Niger.

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Publication date
1994Author(s)
Tchouassi, Daniel
Abstract
La recherche que nous venons de réaliser au NIGER s'articule autour d'un ensemble complexe de constats et d'observations interreliés, dont les conséquences sur les générations actuelles et celles à venir ont déjà et auront pour de nombreuses années encore des répercutions dramatiques. En effet l'extrême fonctionnarisation et le plein emploi artificiel des années 1960, et son incompatibilité avec les modifications brutales du marché actuel du travail, combiné aux politiques de restructuration et d'assainissement leur corollaire, ont débouché sur l'apparition d'un chômage massif, jusque-là imperceptible chez les jeunes diplômés, mais qui est devenu depuis lors structurel et tend à être définitif. Et en l'absence d'un secteur privé relais, capable de créer de nouveaux emplois, ajouté à l'inexistence d'un entrepreneurship local dynamique, ces jeunes assistent impuissants à la dégradation accélérée de leurs précaires conditions de vie. Paradoxalement on assiste à l'expansion croissante du secteur non structuré, mais dont le développement et la multiplication se font d'une manière anarchique; et qui pourrait à la longue si rien n'est entrepris, constituer un réel danger pour l'économie nationale. Le modèle que nous avons élaboré est une recherche de réponses adaptatives aux situations ainsi identifiées. L'hypothèse qui soustend notre travail part de l'idée simple que si le NIGER veut se développer en maîtrisant les leviers de son économie, il doit d'abord et avant tout compter sur ses propres ressources. Dans cette perspective nous avons opté pour la formule coopérative, et notre modèle constitue une espèce d'incubateur organisé en réseaux et axé sur la promotion de l'entrepreneurship aussi bien individuel que collectif. De ce point de vue l'axe central du modèle est l'utilisation maximum et efficace du bassin de jeunes chômeurs diplômés pour en faire de futurs entrepreneurs. Il s'agit donc d'une part de leur inculquer une culture entrepreneuriale adaptée aux conditions spécifiques du Niger, et d'autre part, de les doter des qualifications et de compétences requises afin de les transformer en intervenants aptes à assumer de nouvelles responsabilités dans la longue bataille de la reconstruction de l'économie nationale. Le développement endogène dont nous entendons faire la promotion ne peut se faire que si l'ensemble des acteurs concernés, à tous les niveaux perçoivent la nécessité d'agir collectivement et adéquatement pour stopper la spirale descendante de l'économie. En conséquence il faudra agir en partenariat et en concertation avec toutes les forces vives de la nation et avec les institutions internationales dans la perspective réaliste de remettre le Niger sur le chemin de la relance et de la croissance.
Collection
- IRECUS – Essais [189]