La dimension sociale dans les entreprises coopératives : application aux associations coopératives du secteur agricole au Rwanda

Abstract

Jusqu'à date, les auteurs de la coopération ont plaidé la cause des organisations coopératives en tant qu'instruments de développement socio-économique des pays du Tiers-Monde. Malheureusement, la réalité a constamment révélé de mauvaises surprises. En effet, le système coopératif comme tel se présente comme une arme à double tranchant. Une fois utilisé adéquatement, il accélère une croissance économique remarquable et un épanouissement de l'être humain impliqué. Dans le cas contraire, il devient aliénant et se caractérise par une inefficacité qui peut enlasser les adhérents. On constate avec regret que l'histoire coopérative africaine est remplie d'importation de modèles occidentaux n'ayant subi aucune adaptation préalable et ce parachutisme a rarement connu de succès. Les coopératives sont nées sans que la population soit préparée à leur gestion. L'analphabétisme et le manque de connaissances en gestion ont longtemps contribué à ce que les paysans africains se sentent étrangers à ce genre d'entreprise "importée". Sans aucune prétention d'apporter une solution magique à ce problème, la présente étude constitue un cadre de référence pour un développement coopératif endogène dont la devise principale est l'amélioration des conditions de vie de la population rurale. Ce développement serait axé sur la participation consciente des paysans-membres et serait susceptible de demeurer efficace dans un environnement évolutif. Plus spécialement pour les coopératives rwandaises, elles trouveront dans notre démarche leurs points forts ainsi que leurs points faibles, ce qui leur permettra de se reprendre à temps. Les associations coopératives de production agricole étant étudiées en détail, des suggestions visant à leur redynamisation auront plus de chances d'être réalistes et efficaces. Nous aimerions insister sur notre grande et entière conviction qu'une coopérative, de par sa nature, tire sa force dans la qualité de ses membres (intériorisation de l'esprit coopératif et possession des compétences gestionnaires). De plus, un équilibre judicieux doit se faire entre les deux objectifs fondamentaux de toute entreprise à savoir la recherche de la rentabilité économique et l'efficience sociale.