Exploration des interactions plantes-animaux et implications en conservation

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Publication date
2007Author(s)
Lazure, Louis
Abstract
Les écosystèmes ne consistent pas seulement en un assemblage d'espèces (biocénose) vivant dans un milieu physico-chimique (biotope). Ces espèces interagissent continuellement et ces relations sont une force de cohésion entre toutes les parties de la biocénose. Les relations plante-animal font parties de ces forces et facteurs ayant une influence sur l'écologie et l'évolution. Elles se déclinent sous plusieurs formes et offrent une grande opportunité de découvertes. Chez les plantes, les angiospermes sont la division végétale la plus associée aux animaux et de très nombreux insectes et vertébrés sont liés aux plantes, soit en tant qu'herbivore ou dans une relation symbiotique. Les adaptations que présentent les acteurs dans ces relations sont parfois issues du processus de coévolution. Dans ce processus, ce n'est pas un des deux acteurs qui s'adapte aux caractéristiques déjà présentes de son partenaire, il s'agit plutôt de changements évolutifs qui s'alternent, l'un répondant à l'autre et vice-versa, ce qui les mène à un certain degré de spécialisation l'un pour l'autre. Les structures physiques des organismes, leur comportement, leur biochimie, sont des éléments pouvant être modulés par la coévolution. Ce processus ne prend pas toujours place entre deux espèces, mais peut se dérouler entre deux guildes incluant plusieurs espèces de chaque côté (coévolution diffuse). La biodiversité, et par conséquent la santé des écosystèmes aussi, dépend grandement des interactions plante-animal. Ce sont bien souvent des processus clés dont l'altération ou l'interruption ont des effets difficilement prévisibles, certainement nuisibles et potentiellement dévastateurs. Les populations humaines obtiennent des services des écosystèmes qui, lorsque évalués, ont une valeur immense. Le maintien de ces services passe par la protection et la gestion des écosystèmes et de leur biodiversité. À cette raison utilitariste s'ajoutent la valeur intrinsèque de la biodiversité, l'attachement à la nature et à ses processus caractéristiques et le plaisir d'explorer et de comprendre ces interactions. Plusieurs activités et phénomènes menacent les relations plantes-animaux, soit en interférant directement ou en affectant un autre élément de la communauté qui éventuellement viendra à affecter les interactions. La meilleure mesure de conservation est l'approche par habitat, écosystème et région et la reconnaissance des espèces et processus clés. Ces efforts appliqués au niveau écologique resteront vains s'ils ne sont pas accompagnés de mesures beaucoup plus larges qui touchent les causes sous-jacentes à la dégradation des écosystèmes, de nature économique ou sociale. La forêt Atlantique du Brésil nous offre un exemple d'écosystème ayant subit une intense dégradation dans les dernières décennies. Plusieurs des relations plante-animal en ont souffert, ce qui a à son tour nuit aux communautés biologiques. Des efforts de conservation s'y mettent lentement en place, pour contrer avant tout les effets de la fragmentation du territoire.
Collection
- Sciences – Essais [92]