Espèces ou association d’espèces de poissons en tant que bioindicateur de l’état de santé des récifs coralliens.

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Publication date
2012Author(s)
Kerckhove, Ophélie
Abstract
Cet essai traite des bioindicateurs, ces organismes ou groupes d’organismes qui donnent des renseignements sur les conditions environnementales dans lesquelles ils vivent. Les bioindicateurs sont des mesures biologiques de substitution. Ils permettent d’évaluer un stress sans le mesurer directement. Plusieurs qualités des bioindicateurs les rendent très avantageux : ils sont économiques, donnent une réponse intégrée (dans le temps et dans l’espace) et détectent les synergies possibles entre plusieurs stress. Les écosystèmes coralliens sont des écosystèmes extrêmement diversifiés et riches. Qui plus est, une grande partie de la population humaine mondiale dépend de ces richesses pour leur survie. Il est donc très important de garder ces écosystèmes dans un bon état de santé. Pour cela, une surveillance s’impose. L’objectif principal de cet essai était de découvrir s’il existe des bioindicateurs récifaux qui pourraient qualifier l’état de l’écosystème. Les poissons ont été choisis parce que ce sont de bons bioindicateurs aquatiques. Ils exhibent toute une gamme de réponses aux stress, des biomarqueurs aux bioindicateurs du niveau de la communauté. En effet, leurs hormones, leur morphologie, leur comportement ou leur abondance varient en fonction de stress plus ou moins spécifiques. Ces variations permettent de poser un diagnostic. Cependant, malgré l’abondance de littérature concernant les bioindicateurs ichthyens d’eau douce, celle concernant les bioindicateurs des écosystèmes coralliens en est encore au stade embryonnaire. Tout d’abord, la recherche sur la bioindication en général se focalise trop sur les stress chimiques. Certes, les récifs coralliens sont victimes de la pollution, mais ce n’est qu’une des menaces importantes auxquelles ils font face. La sédimentation, les changements climatiques et la surpêche ont également un gros impact sur la santé de ces systèmes. D’autre part, peu de bioindicateurs récifaux sont reconnus. Les familles des Chaetodontidae, les poissons-papillon, et des Pomacentridae, les poissons-demoiselle, semblent l’être. L’assemblage de poissons reste sans doute le bioindicateur le plus utilisé. Certains candidats paraissent avoir beaucoup de potentiel, et mériteraient une recherche plus approfondie : la guilde des herbivores, probablement le candidat le plus sérieux, celle des planctivores et enfin la signature trophique. Il faut donc poursuivre les efforts, afin d’acquérir une meilleure compréhension de ces écosystèmes et de pouvoir les protéger. Il serait bon de développer les connaissances sur le recrutement, qui semble être une variable confondante importante. Il faut également que les plans de conservation soient montés avec le plus grand soin. La sélection d’un, ou idéalement plusieurs, bioindicateur en fait partie. Un bioindicateur non-adapté ne sert à rien. Il faut le sélectionner en fonction de la question écologique à laquelle on veut répondre. Pour finir, il faut se concentrer sur les seuils d’action, ce qui est probablement une des questions les plus délicates en bioindication. Cela se résume à savoir quand agir.
Collection
- Sciences – Essais [105]