La décroissance : une solution aux problèmes environnementaux inhérents à la société de consommation?
Publication date
2013Author(s)
Tirard-Collet, Odile
Subject
DécroissanceAbstract
Il ne fait plus de doute aujourd’hui que les problèmes environnementaux se multiplient et que les réponses se font attendre. La croissance économique, un impératif pour perpétuer le mode de vie actuel, est en effet stimulée par l’essor de la production et de la consommation, au prix de multiples pressions sur les écosystèmes. La consommation n’est plus une activité parmi tant d’autres, mais bien un élément structurant de première importance que l’expression « société de consommation » traduit bien. Par ailleurs, le développement durable, qui propose d’intégrer les préoccupations environnementales et sociales à l’économie, ne semble pas tenir ces promesses, du moins en ce qui concerne l’environnement, comme en témoignent les nombreux rapports mettant en évidence la constante dégradation de la situation. Les causes de cette dégradation, intimement liées à l’organisation complexe de la société, peuvent-elles trouver des solutions grâce à de simples ajustements? Est-il temps d’envisager de nouveaux paradigmes? La décroissance est un de ces courants de pensée qui proposent de redessiner en profondeur le cadre de vie pour trouver des réponses durables non seulement à la crise environnementale, mais aussi aux crises socio-économiques de plus en plus perceptibles. Cet essai a pour objectif d’évaluer l’impact environnemental des solutions apportées par les objecteurs de croissance et d’en mesurer la portée réelle. La décroissance étant un mouvement aux voix multiples, donc aux solutions tout aussi variées, ce travail se penche plus spécifiquement sur les propositions de deux auteurs centraux, soit Serge Latouche et Paul Ariès. Au terme de l’analyse, il apparaît clairement que les propositions faites par ceux-ci permettent de diminuer l’impact des actions humaines sur l’environnement non pas en limitant la consommation, mais en changeant la nature de celle-ci, en modifiant le rapport au temps et à l’espace. Par contre, une question demeure : est-ce une utopie de penser que la décroissance sera comprise et acceptée par une majorité? Peut-être bien, mais cela ne semble pas plus utopique que de penser que notre mode de vie peut se perpétuer sans entraîner de graves conséquences sur l’environnement et par le fait même, sur la vie humaine. Ainsi, cet essai, en faisant ressortir les bien-fondés de la décroissance du point de vue environnemental, pose tout de même un regard nuancé sur la portée réelle d’un mouvement aussi radical et sur les risques qui y sont inhérents.
Collection
- CUFE – Essais [1345]