Modes de gestion des biosolides des usines de pâtes et papiers au Québec : analyse comparative
Publication date
2014Author(s)
Primeau, Catherine
Subject
Pâtes et papiersAbstract
Cet essai a pour objectif l’analyse comparative, dans une perspective de développement durable, de différentes solutions de gestion des biosolides issus de l’industrie des pâtes et papiers au Québec. Cette industrie constitue l’un des plus grands générateurs de matière organique putrescible enfouie dans la province. Ce sont les biosolides secondaires et mixtes qui sont en cause. Comme la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles : Plan d’action 2011-2015 vise d’interdire l’enfouissement de ces matières d’ici 2020, la gestion des biosolides papetiers posera un problème pour l’industrie. Une revue de littérature a permis l’identification des options à analyser, en plus de faciliter la mise en place de critères d’étude pertinents et basés sur les trois piliers du développement durable. Une évaluation comparative et qualitative basée sur ces critères a été complétée pour les modes de gestion suivants : enfouissement, combustion avec valorisation énergétique, épandage agricole, épandage sylvicole, restauration de sites dégradés, compostage et biométhanisation. Les points forts et faibles pour chaque mode de gestion ont été mis en évidence dans un tableau synthèse afin de pouvoir être comparés et discutés. Des recommandations ont été faites sur les approches à privilégier. La valorisation énergétique avec équipements existants ainsi que l’épandage agricole sont des solutions peu dispendieuses, plus facilement réalisables et avec un potentiel de marché au Québec. L’acceptabilité sociale de l’épandage agricole est toutefois moins assurée et requiert que les parties prenantes soient mieux informées. Les épandages sur sol dégradé et en forêt, étant donné leur marché plus restreint, sont des options à envisager plutôt comme solution d’appoint dans une stratégie de gestion plus large de la matière. Bien que la biométhanisation des biosolides soit un mode de gestion qui se démarque sur le plan de l’acceptabilité sociale et au niveau environnemental, le développement de cette option est peu probable, considérant la possibilité de modes de gestion beaucoup moins coûteux au Québec. En effet, dans le cas de la biométhanisation, mais aussi pour le compostage, les investissements, les frais d'exploitation et le faible retour sur l’investissement représentent d’importants freins à l’implémentation. Au final, le bilan économique, social et environnemental de chaque solution peut varier considérablement d’une usine à l’autre. Ce bilan est fonction des spécificités locales quant à l’aménagement du territoire, les ressources naturelles, les économies et populations en place. De plus, la composition des biosolides papetiers varie principalement en fonction des intrants, procédés de fabrication et systèmes de traitement utilisés. Il convient donc que les solutions soient adaptées à chaque usine et définies à une échelle locale, en suivant une approche structurée qui inclut à la fois les bilans économique, social et environnemental. L’évaluation permettant la mise en place de la stratégie de gestion doit être basée sur une approche de cycle de vie, afin de bien considérer la contrepartie de chaque décision.
Collection
- CUFE – Essais [1338]