Bannissement du bois de l’élimination : le cas du secteur CRD, des ici et des zones urbaines et municipales de l’Estrie
Publication date
2013Author(s)
Nazaret, Pauline
Subject
Bannissement du bois de l'éliminationAbstract
Chaque année, plusieurs centaines de milliers de tonnes de bois sont dirigées vers l'élimination par enfouissement ou incinération au Québec. Cette pratique n'est pas sans conséquences puisqu'elle est susceptible d'occasionner certaines nuisances pour les populations installées à proximité des sites d'élimination, d'affecter la qualité de l'environnement et de nuire à la santé humaine. L'élimination s'oppose par ailleurs aux résolutions du gouvernement provincial d'engager plus avant la société québécoise dans la voie du développement durable. Au travers de sa Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, le gouvernement du Québec s'est en effet engagé à promouvoir le développement d'une économie provinciale basée sur une utilisation efficiente des ressources. Afin de contribuer à l'essor d'une telle économie, plusieurs mesures ont été proposées dans le Plan d'action 2011-2015 qui accompagne la politique, parmi lesquelles le bannissement du bois de l'élimination prévu pour la fin de l'année 2014. Ce projet s'adresse directement à tous les émetteurs potentiels de résidus de bois (en l'occurrence, les entreprises du domaine de la Construction, Rénovation, Démolition, les Industries, Commerces et Institutions et le secteur résidentiel). Nul doute que les acteurs de la récupération et la mise en valeur des rebuts ligneux sont également voués à occuper une place de choix dans cette démarche. En cette période charnière précédant l'officialisation de la mesure de bannissement, l'objectif principal de cet essai est d'identifier, pour la région de l'Estrie spécifiquement, des débouchés viables et respectueux du développement durable pour l'ensemble des résidus de bois prochainement détournés de l'élimination. Plusieurs alternatives s'offrent aux acteurs de la "filière bois" estrienne quant à la mise en valeur de leurs matières résiduelles de bois. À l'issue d'une évaluation associant critères de développement durable et préoccupations régionales, le réemploi semble être l'option la plus pertinente à développer dans la région. En parallèle, les pratiques de réduction à la source devront être accentuées, ainsi que l'usage des services de récupération. Le recyclage et la réutilisation gagnent également à être développés en Estrie. Enfin, la valorisation énergétique et la valorisation matière apparaissent en queue de peloton, bien qu'une expertise et un intérêt particuliers existent dans la région quant aux projets de cogénération et de réseaux de chaleur. Un choix éclairé ne saurait néanmoins se faire sans un effort majeur de concertation au sein de la "filière bois" estrienne. Le renforcement des liens d'affaires existants, l'inventaire et la caractérisation des quantités de bois générées annuellement dans la région, l'analyse approfondie des forces de marché à l'oeuvre et la normalisation de la qualité des rebuts collectés devront également être au coeur des réflexions afin de faciliter la mise en oeuvre du bannissement.
Collection
- CUFE – Essais [1344]