Concept englobant du paysage et évaluation environnementale? Une nouvelle approche de la valeur du paysage

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Date de publication
2013Auteur(s)
Gélinas, Madeleine
Sujet(s)
PaysageRésumé
Cet essai démontre la complexité du concept du paysage et le traitement limité dont il fait l’objet lors des évaluations environnementales. L’évaluation du paysage, menée dans le cadre des études d’impact sur l’environnement, n’aborde habituellement celui-ci que du point de vue de l’impact visuel du projet et que par la valorisation que le milieu lui accordera. La problématique associée à une telle approche est qu’elle occulte les multiples aspects du paysage et le rôle qu’ils jouent dans un système complexe et dynamique, mettant en interrelation un environnement non seulement biophysique, mais aussi anthropique. Quelles sont les conséquences d’une telle approche dans les cas de paysages en régions éloignées, comme la forêt boréale du Nord québécois, en grande partie non vus et ainsi peu ou pas valorisés? Le paysage forestier boréal serait-il sans valeur? Le caractère esthétique du paysage n’est qu’une de ses multiples facettes. Cet essai pose l’hypothèse que le paysage a une existence en soi et une valeur qui lui est propre. Il existe sans le regard de l’observateur. Après avoir exploré plusieurs notions explicatives de la dynamique et des fonctions du paysage, l’essai propose un modèle illustrant un concept «englobant» du paysage. Ce concept est une réponse aux limites de l’approche traditionnelle en évaluation environnementale. Le modèle englobant formulé sur une base conceptuelle privilégie le maintien des structures paysagères comme assises aux fonctions du paysage. Ces fonctions sont essentielles à la qualité de vie des individus et des communautés. Ce modèle pourra être utilisé comme un outil d’évaluation à la démarche actuelle d’études d’impact. Parce qu’il prend en compte les dynamiques et les fonctions paysagères, le modèle pourra aussi être applicable, après validation, dans le processus d’aménagement et d’organisation du territoire. Ce changement d’approche reconnaît le caractère systémique du paysage et supporte une prise en compte holistique du «système paysage» et de ses relations avec le milieu naturel et le milieu social. L’évaluation du paysage par l’analyse de ses éléments et des indicateurs de valeur ajoutée est la lunette d’analyse privilégiée qui s’intègre aux autres déjà en place. Cette lunette met en relation les connaissances de tous les domaines d’expertise utilisée en études d’impact et y ajoute un niveau d’analyse qui reconnaît le fonctionnement du paysage non comme une représentation statique, mais comme un modèle dynamique aux multiples facettes.
Collection
- CUFE – Essais [1294]