Développement durable et coopération : comparaison des discours et des actions des coopératives agroalimentaires
Publication date
2013Author(s)
Cholette, Sabrina
Subject
ParadigmeAbstract
L’objectif général de l’essai est de comparer les coopératives agroalimentaires traditionnelles et émergentes comme véhicules de développement durable au Québec. En théorie, le développement durable et la coopération sont des solutions au paradigme néolibéral dominant. Par leur vision systémique associée à la pensée complexe, leur reconnaissance de limites ainsi que leur responsabilisation individuelle et collective, elles proposent de meilleures réponses à la complexité des réalités humaines. Or, les fondements coopératifs n’abordent pas la question de la place de l’humain dans son environnement, ce qui limite la portée théorique de sa durabilité écologique. En ce qui a trait au développement durable, alors que ses fondements offrent un nouveau modèle de référence, sa qualité de paradigme social est encore à définir par sa pratique. La conclusion tirée de l’expérience des coopératives agroalimentaires traditionnelles et émergentes est que le développement durable véhiculé et vécu par celles-ci n’est pas le même. Les contextes historiques de ces deux générations de coopératives expliquent la différence de leurs interprétations et de leurs applications de la notion. En s’adaptant à la financiarisation de l’économie, les coopératives traditionnelles rencontrées semblent de plus en plus dans les logiques du néolibéralisme. Adoptant une approche économiciste du développement durable, ces dernières mettent les finalités économiques au-dessus des réalités écologiques et sociales du paradigme dominant. En ce sens, leur version du développement durable n’incarne pas un nouveau paradigme, mais constitue une manière de panser les plaies du même système. Quant à elles, les coopératives émergentes prônent un retour à une agriculture plus humaine intégrant les connaissances écologiques actuelles et restent en marge du paradigme dominant vu l’effritement qu’il cause au modèle agricole. Selon elles, le développement durable correspond à une réflexion holistique où toutes les actions doivent être considérées comme un tout et ainsi, reflète l’application théorique d’un nouveau paradigme. La sensibilisation à l’écologie de ces nouveaux acteurs semble être le levier de ce changement.
Collection
- CUFE – Essais [1123]