Les limites et les bénéfices des certifications biologiques et équitables; le cas de la culture du thé

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Publication date
2015Author(s)
Nault, Karine
Subject
Culture du théAbstract
Le thé est une boisson très ancienne, qui trouve ses racines dans les légendes. Il fut un prétexte pour mener des guerres et a joué un rôle de premier plan dans l’histoire des colonies américaines. Aujourd’hui, le thé est un objet d’échange et de commerce qui s’inscrit dans la mondialisation des marchés pour cette culture répandue en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. La culture du thé jouit d’une image de « carte postale » là où des jardins de thés verdoyants s’accrochent aux flancs des collines et des cueilleuses choisissent avec soin les feuilles de thé. Mais est-ce la réalité? Dans quelles conditions travaillent les travailleurs des petites et grandes exploitations?
Les certifications biologiques et équitables offrent-elles des garanties de la mise en œuvre de mesures pour atténuer les impacts générés par la culture du thé? C’est là le principal objectif de l’essai. Il traitera de l’application des différentes certifications, essentiellement en Afrique, sur le sous-continent Indien et en Asie du Sud-Est (Vietnam et Indonésie). Les particularités de la Chine et du Japon et la difficulté de trouver des sources d’information pertinentes n’ont pas permis de pousser la recherche sur la culture du thé dans ces deux pays. S’appuyant sur les trois piliers du développement durable, l’auteure identifie les impacts environnementaux, sociaux et économiques de la culture du thé et porte un jugement sur la pertinence des certifications disponibles. Elle poursuit son analyse pour mettre en perspective l’influence des certifications sur le consommateur.
Seules les certifications équitables Fairtrade (FLO/Transfair), Rainforest Alliance, Écocert ESR et Utz Certified ont été retenues alors que la certification biologique International Federation of Organic Agriculture Movements est celle discutée dans cet ouvrage. Ces cinq certifications sont présentement appliquées à la culture du thé.
Les auteurs reconnaissent que les impacts principaux de la culture du thé sont la préservation de la biodiversité et des sols, la gestion des gaz à effet de serre et l’adaptation aux changements climatiques, l’utilisation des pesticides, l’utilisation de l’eau, le vieillissement des plants de théiers, les conditions de travail et salariales, l’accès aux avantages sociaux, les conditions de logement et l’accès aux installations sanitaires, le travail des enfants et la discrimination des genres ou envers les origines ethniques. Quant aux certifications, elles n’auraient d’influence que sur les conditions de travail, l’utilisation des pesticides ainsi que la préservation de la biodiversité et des sols. À l’opposé, les impacts sur le vieillissement des plants de théiers ainsi que l’utilisation durable de l’eau sont peu attestés par les certifications. Peu d’attention est portée sur le travail des enfants et la discrimination entre les travailleurs des jardins de thé.
Collection
- CUFE – Essais [1337]
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