La problématique du mercure dans les eaux usées de Montréal

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Publication date
2015Author(s)
Pham, Olivier
Subject
MercureAbstract
Le mercure est un métal atypique qui est liquide à température ambiante. Ses propriétés physiques et chimiques ont favorisé son utilisation, mais font aussi du mercure un contaminant dont la toxicité est universellement reconnue. Malgré la prise de conscience de sa dangerosité, sa présence dans l’environnement reste problématique. Les émissions de mercure continuent de croître, stimulées, notamment, par la combustion mondiale du charbon dont le mercure est un sous-produit. Dans la plupart des pays, l’utilisation et les émissions de mercure font l’objet d’un contrôle, mais sa mobilité et son transport sur de grandes distances limitent la portée des actions locales. La station d’épuration des eaux usées de Montréal a un objectif de qualité à respecter de 0,005 µg/l de mercure pour son effluent déversé dans le fleuve Saint-Laurent. La station d’épuration a du mal à respecter quotidiennement cette limite de concentration.
L’objectif de ce travail est de déterminer la proportion des apports de mercure des différentes sources dans le réseau d’égout municipal qui alimente la station d’épuration de Montréal. Les sources dans le réseau d’égout ont été divisées en deux catégories : les sources ponctuelles et les sources diffuses. Les résultats de l’analyse de données de la Ville de Montréal, de la littérature et d’échantillons prélevés sur le terrain ont permis d’estimer la contribution des sources ponctuelles à environ 30 %, les sources diffuses à 43 % et 27 % de sources non identifiées. La répartition des sources ponctuelles donne : effluents des cabinets dentaires (22 %), effluents des hôpitaux (4,6 %) et effluents industriels (3,4 %) et pour les sources diffuses: eaux usées résidentielles (19 %), eaux d’infiltration (18 %), et précipitations (6 %). Ces estimations comportent plusieurs facteurs d’incertitudes et des recommandations ont été faites pour améliorer la connaissance des apports de mercure dans le réseau. Ces recommandations se résument en général à suggérer des programmes de caractérisation des eaux. Les outils dont dispose la Ville de Montréal pour contrôler l’apport de contaminants dans son réseau d’égout sont essentiellement des outils réglementaires. Des recommandations supplémentaires ont été proposées pour un meilleur contrôle de certaines sources : augmenter la fréquence des inspections des cabinets dentaires, gérer les effluents des hôpitaux comme des effluents industriels, mettre en place un programme d’éducation et de sensibilisation pour le secteur résidentiel, et, pour l’administration municipale, être partie prenante des politiques globales de réduction des émissions atmosphériques de mercure.
Bien que contrôler le mercure dans les eaux usées qui alimentent la station d’épuration puisse avoir un impact positif sur la qualité du milieu récepteur, en l’occurrence le fleuve Saint-Laurent, cela ne diminue pas nécessairement la quantité de mercure qui entre dans le cycle global puisque le mercure retiré des eaux peut se retrouver dans l’air ou le sol.
Collection
- CUFE – Essais [1194]
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