| dc.description.abstract | Nos actions sont nécessairement influencées par notre appartenance à un certain nombre de milieux formels, organisés selon des règles bien connues. Ce sont elles qui rendent possibles les entreprises collectives, aussi diverses soient-elles, et qui entretiennent notre impression de permanence des sciences, de la politique, de la technique, du commerce, de la religion ou des arts : nos règles communes organisent notre vivre ensemble. Toutes nos organisations, pourtant, se trouvent plongées dans des circonstances où leur structure formelle, telle que perçue et répétée par leurs acteurs, est prise en défaut : ils parlent alors de crise, et c'est premièrement à une investigation des limites de la pertinence de cette dimension formelle du phénomène organisationnel qu'invite cette thèse. Nous avons rencontré à cette fin des gestionnaires de différentes organisations dont l'expérience concrète en situation de crise, recueillie et analysée en suivant les procédures d'une recherche qualitative selon la théorie enracinée de Strauss et Corbin (1990), nous a permis de préciser les circonstances, vécues comme intenses, conduisant les membres des organisations à déroger à la convention formelle, lorsqu'ils la perçoivent comme inadéquate. Le phénomène organisant ne semble alors plus dépendre que de la confiance entre ces individus réunis en situation, occupés à lui donner un sens pour y agir ensemble. Nous répondons ainsi à une problématique managériale faisant le constat de l'importance de la confiance entre les gestionnaires de crise des différentes organisations impliquées dans sa réponse, rassemblés pour agir ensemble. Nous en clarifions les raisons, et nous intégrons ce processus de retour à la confiance comme dernier rempart du phénomène organisant, au processus plus général de l'expérience de la crise par les gestionnaires. Outre les recommandations pratiques aux gestionnaires susceptibles de faire face à des situations de crise relativement à l'utilité de la règle formelle, cette recherche contribue à une meilleure connaissance théorique de la relation interpersonnelle de confiance, ici envisagée entre les gestionnaires de différentes organisations, en décrivant un processus de confiance influencé par leur expérience de l'intensité du contexte de la relation. | fr |
