dc.description.abstract | Contexte : L'arthrose du genou (gonarthrose) est considérée comme une maladie dégénérative chronique qui touche le cartilage articulaire et l'os sous-chondral. Elle touche 15 % des personnes âgées de 60 ans et plus et s'accompagne d'un certain nombre de déficiences et d'incapacités. Parmi les modalités de traitement possibles, il y a les exercices. Les exercices peuvent influencer favorablement la douleur ressentie, la perte de mobilité et la réduction de la qualité de vie des personnes souffrant de gonarthrose. L'entraînement en puissance pourrait être approprié pour réduire les incapacités reliées à la fonction chez des sujets atteints de gonarthrose, mais aucune étude n'a spécifiquement étudié la faisabilité et l'efficacité de cette modalité chez cette population. PROBLÉMATIQUE La présente étude cherchera à répondre aux questions suivantes : quelle est la faisabilité de l'entraînement musculaire en puissance chez les sujets âgés présentant une douleur arthrosique au genou et quel est l'effet de l'entraînement en puissance sur la douleur, les qualités musculaires (force, puissance, travail) et la fonction des sujets âgés avec arthrose au genou? MÉTHODOLOGI E Cette étude pilote a utilisé un devis quasi-expérimental avant après avec un groupe de 17 sujets féminins âgés de 50 à 70 ans présentant de l'arthrose douloureuse au genou de stade 1 ou 2 selon l'échelle Kellgren-Lawrence. Les participantes ont signé un formulaire de consentement et l'approbation du comité d'éthique du CSSS-IUGS a été obtenue. L'intervention a consisté en une série de 24 séances de renforcement sur huit semaines des extenseurs du genou bilatéralement composées de trois séries de dix répétitions espacées d'une minute de repos en utilisant des bandes élastiques avec résistance variable progressive représentant 40 % du 1 RM. Les variables dépendantes mesurées sont la force, la puissance et le travail musculaires des extenseurs du genou bilatéralement. Elles ont été mesurées lors d'un protocole d'efforts maximums volontaires sur un dynamomètre isocinétique (Biodex 3[copyright]). Un journal quotidien sur la prise de médicament et la douleur a aussi été rempli par les participantes. Le statut fonctionnel auto rapporté a été mesuré par le questionnaire Knee injury and Osteoarthritis Outcome Score (KOOS). RÉSULTATS Dix-sept participantes (59,5 « 6 ans) ont participé à ce projet. Une d'entre elles a dû cesser sa participation à cause d'une chute à son domicile. L'indice de masse corporelle (IMC) moyen des participantes était de 28.5 « 6. Les 16 participantes ont reçu 382 interventions sur les 384 planifiées. L'échelle visuelle analogue de la douleur montre qu'il y a une tendance à la baisse de l'intensité de la douleur entre la semaine un et la semaine huit. La puissance musculaire et la somme du travail enregistrée en condition isocinétique ont augmentées bilatéralement de façon significative (p<0,01). Par contre aucun changement significatif pour les moments de force maximaux en condition isométrique n'a été observé. Des améliorations significatives (p<0,01) sur les 5 échelles du KOOS (la douleur, les symptômes, les AVQ, les sports et activités récréatives, la qualité de vie) ont été observées. DISCUSSION L'utilisation des exercices de renforcement musculaire en puissance ne fait pas partie de la pratique clinique usuelle en physiothérapie chez les personnes de plus de 50 ans atteintes d'arthrose au genou. Les résultats de la présente étude permettent de voir que cette approche est faisable considérant l'assiduité exemplaire des participantes et la diminution de la douleur hebdomadaire sur l'échelle visuelle analogue. Les gains obtenus au niveau des qualités musculaires du quadriceps et de la fonction auto-rapportée sont statistiquement et cliniquement significatifs et ce malgré une durée d'intervention réduite de 8 semaines. CONCLUSION La présente étude pilote démontre que le renforcement musculaire en puissance à raison de trois fois par semaine sur huit semaines est faisable chez une clientèle de femmes gonarthrosiques de grade 1 et 2 âgées de 50 à 70 ans. Les activités de la vie quotidienne, le sport et les activités récréatives de même que la qualité de vie s'en trouvent bonifiés. L'application clinique de ce type de renforcement devrait être considérée. Des études subséquentes devront être conduites pour mieux cerner les paramètres de réalisation de ces exercices. | fr |