Les stratégies d'adaptation vitale chez les brebis du Mouflon d'Amérique (Ovis Canadensis) la reproduction en fonction de l'âge

View/ Open
Publication date
1997Author(s)
Bérubé, Céline
Subject
ReproductionAbstract
Certains concepts fondamentaux des stratégies d'adaptation vitale ont été étudiés dans le contexte de ce travail: la sénescence reproductive, l'effort de reproduction à la fin de la vie et les facteurs intrinsèques affectant la chronologie des mises bas en fonction de l'âge. Les deux premiers concepts ont été testés à l'aide de données recueillies à long terme (plus de 15 ans) sur des brebis du mouflon d'Amérique (Ovis canadensis), marquées individuellement, et des données récoltées à court terme (3 ans) ont servi à examiner la chronologie des naissances. La sénescence reproductive s'est manifestée par une diminution de la production de jeunes chez les brebis de 14 ans et plus. Cette réduction du potentiel de reproduction faisait suite à une perte de masse corporelle qui débutait après l'âge de 10 ans. Les brebis qui survivaient assez longtemps pour atteindre la sénescence reproductive étaient de meilleure qualité que celles qui mouraient avant l'âge de 11 ans. Cette différence en qualité s'est révélée par une masse corporelle supérieure et un plus grand nombre d'agneaux produits au début de la vie chez les brebis qui ont vécu longtemps. La masse corporelle peut donc prédire le potentiel de longévité et de succès reproducteur. Les brebis sénescentes faisaient preuve d'une diminution d'effort de reproduction à la fin de leur vie. Le rapport de masses"jeune/mère" au sevrage diminuait en fonction de l'âge, car les agneaux (progénitures mâles) nés de vieilles brebis étaient plus légers au sevrage que ceux de brebis d'âge moyen. La plus petite masse au sevrage des agneaux nés de vieilles brebis n'était pas due à une naissance plus tardive. De plus, la proportion d'agnelles sevrées augmentait avec l'âge, ce résultat étant plus prononcé chez les vieilles brebis. Puisque les agnelles sont moins coûteuses à élever, il est possible qu'un mécanisme influençant le rapport des sexes lors de la fécondation existe chez les vieilles brebis. Ce changement du rapport des sexes en fonction de l'âge pourrait également expliquer pourquoi le succès au sevrage, chez les brebis sénescentes qui mettent bas, est égal à celui des brebis plus jeunes. Les coûts de la reproduction se sont traduits par un retard de la mise bas chez les brebis qui avaient sevré un jeune l'été précédent, comparativement à celles qui avaient été sèches ou qui avaient perdu leur jeune à la naissance. Bien que la date de mise bas soit indépendante du sexe du foetus, elle était toutefois en relation négative avec la masse des brebis l'automne précédent; ainsi, les brebis qui étaient plus lourdes avant le rut mettaient bas plus tôt l'été suivant.
Collection
- Sciences – Thèses [792]