La tyrosine phosphatase SHP2, un nouveau partenaire d'interaction des arrestines non visuelles
Publication date
2008Author(s)
Turcotte, Marie-Eve
Abstract
Les récepteurs couplés aux protéines G (RCPGs) constituent la plus grande famille de récepteurs transmembranaires au sein du règne animal. Ces récepteurs jouent un rôle crucial dans le contrôle d'une foule de fonctions physiologiques fondamentales et sont impliqués dans de nombreuses pathologies. L'un des constituants clés régulant la transmission des signaux induits par les RCPGs est l'arrestine. En plus de diriger les processus de désensibilisation, d'internalisation et de routage intracellulaire des RCPGs, les arrestines non visuelles ont la capacité de recruter une grande variété de complexes protéiques aux récepteurs activés afin de stimuler une multitude de voies de signalisation telles que la voie des MAPkinases. Cette voie mitogène est également influencée par la tyrosine phosphatase Shp2, une enzyme particulièrement connue comme une composante positive des processus signalétiques émanant des récepteurs à activité tyrosine kinase (RTKs) et des intégrines. Par ailleurs, certaines études démontrent que la phosphatase Shp2 est également impliquée dans la signalisation des RCPGs. Nos études portent sur la caractérisation moléculaire et fonctionnelle de l'interaction spécifique entre les arrestines non visuelles et la tyrosine phosphatase Shp2. Bien que les arrestines non visuelles ont la réputation de réguler les mécanismes de phosphorylation en s'associant avec différentes kinases comme Erk1/2, Jnk3 et c-Src, peu de recherches mentionnent un lien entre ces protéines adaptatrices et des phosphatases. Tout d'abord, des expériences de co-immunoprécipitation effectuées dans les HER 911 révèlent que Shp2 s'associe de façon constitutive avec l'arrestine2 et l'arrestine3. Nous démontrons également par des essais de GST-pulldown que cette interaction est directe et ne dépend pas des domaines SH2 de Shp2 (acides aminés 1-220) mais requiert les résidus 100-201 du domaine N-terminal de l'arrestine3. De plus, des essais d'immunoprécipitation dans les HEK293 illustrent que l'activation de Shp2, mimée par la surexpression des mutants constitutivement actifs Shp2D61G et Shp2D61Y, induit une dissociation du complexe. Ce résultat est appuyé par des études d'immunoprécipitation et de microscopie au moyen d'une lignée HEK293 exprimant de manière stable le récepteur Flag-AT 1A R. En effet, la stimulation de ce RCPG provoque une perte partielle et provisoire de l'interaction entre Shp2 et l'arrestine3. Le rôle de la tyrosine kinase c-Src au niveau du complexe Shp2/arrestine3 a également été analysé.Les résultats indiquent que la kinase phosphoryle le complexe Shp2/arrestine3 au niveau de la tyrosine 542 de Shp2 et que cette modification tend à accroître l'association des partenaires d'interaction. Finalement, des données préliminaires suggèrent que l'arrestine3 est un substrat de c-Src et de Shp2. De surcroît, l'arrestine3 semble moduler l'activité catalytique de Shp2. Cette étude a permis la découverte d'un nouveau partenaire d'interaction des arrestines non visuelles, la tyrosine phosphatase Shp2.