Mise en évidence de la localisation périnucléaire des récepteurs B2 des kinines rôle dans la régulation du calcium nucléoplasmique

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Publication date
2006Author(s)
Barbaz, David
Abstract
Les récepteurs couplés à des protéines-G (RCPGs) comportent une large famille de protéines considérées comme entités des membranes plasmiques. Cependant, des études récentes suggèrent qu'ils puissent également se localiser au niveau des membranes nucléaires (ex. récepteurs des phospholipides, de l'endothéline et de la parathormone). Dans cette étude, en utilisant une approche pluridisciplinaire (microscopie confocale, électronique ainsi que l' immunobuvardage de type western), nous avons montré que les noyaux isolés à partir de foies de rats, expriment le récepteur B2 (rB2) qui reconnaît ses ligands spécifiques, tels la bradykinine (BK) et le HOE-140 (Icatibant). Ces résultats ont été reproduits sur des sections de tissus hépatiques intactes, par microscopie électronique en transmission, indiquant que la localisation nucléaire des rB2 n'est pas due à une redistribution artéfactuelle apparaissant lors du fractionnement cellulaire. De plus, nous avons détecté le kininogène de haut poids moléculaire (KHPM), précurseur de la BK, dans le compartiment nucléaire, suggérant qu'il existe une source de ligand disponible au sein du noyau. Nos essais fonctionnels, grâce à la microscopie confocale et à la sonde calcique, le fluo-4, ont montré que la BK induit une augmentation transitoire du calcium nucléoplasmique. Cette réponse calcique a été bloquée par l'antagoniste B2 HOE-140 et non par l'antagoniste B1 R-954, et a été retrouvée également dans les noyaux d'hépatocytes des souris C57/B16 type sauvage, mais pas dans ceux des souris KO-B2. La littérature scientifique existante sur la signalisation de RCPGs nucléaires a été principalement définie sur des cellules primaires et transfectées, cultivées in vitro. Nos résultats décrivent une nouvelle destination atypique des RCPGs pour les ligands de nature peptidique, spécifiquement pour les rB2, aux noyaux de tissus; mais aussi, pour la première fois, la fonctionnalité de ce type de récepteurs. En considérant la participation bien établie du système kallicréines/kinines dans des désordres inflammatoires (ex. le trauma, l'infection), il serait intéressant de déterminer l'interdépendance de la signalisation des rB2 membranaires avec leurs homologues nucléaires. Enfin, les fonctions et implications potentielles de ces RCPGs nucléaires, en physiologie et en physiopathologie, restent à être élucidées mais seront certainement très prometteuses.