Clarification du rôle du neuropeptide peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP) dans l'étiologie de l'inflammation éosinophilique de type allergique

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Publication date
2004Author(s)
Cuerrier, Charles M
Abstract
L'éosinophilie retrouvée au niveau du poumon est une caractéristique majeure de l'asthme et des maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC). Les éosinophiles libèrent une grande gamme de médiateurs inflammatoires qui sont en partie responsables des symptômes associés à ces maladies. Dans les cas d'une inflammation pulmonaire, le système nerveux sensoriel libère des neuropeptides qui seraient responsables de plusieurs caractéristiques associées à la réaction inflammatoire dont l'appel de cellules, l'oedème et la vasodilatation. L'un d'entre eux, le CGRP, est un peptide naturel de 37 acides aminés qui est libéré par les fibres sensitives C qui sont activées par des stimuli mécaniques, thermiques et chimiques intenses. Le CGRP est libéré dans le poumon lors d'une réaction inflammatoire ce qui indique qu'il pourrait y jouer un rôle important. Il a été montré dans notre laboratoire que l'inhalation de CGRP, suivant une provocation antigénique, augmente la quantité d'éosinophiles présents dans le lavage bronchoalvéolaire (LBA) et diminue ceux retrouvées dans le tissu pulmonaire. À la suite de ces découvertes, notre étude avait pour but principal de répondre aux objectifs suivants : (1) déterminer si cette action est médiée par un mécanisme réceptoriel, (2) identifier l'origine de l'augmentation des éosinophiles présents dans le LBA chez le cobaye, et enfin (3) vérifier l'effet du CGRP sur la perméabilité vasculaire au niveau du poumon. Les résultats de ces travaux ont confirmé que l'administration de CGRP par inhalation chez des cobayes sensibilisés et provoqués à l'ovalbumine augmente la quantité de cellules inflammatoires, plus précisément d'éosinophiles et de neutrophiles, dans le LBA. De plus, l'utilisation de l'antagoniste des récepteurs CGRP[indice inférieur 1], le CGRP[indice inférieur 8-37], a montré que l'action du CGRP est médiée par ce récepteur, puisque le CGRP[indice inférieur 8-37] empêche l'augmentation des éosinophiles dans le LBA induite par le CGRP exogène. Afin d'identifier la provenance de cette accumulation cellulaire, l'étude du contenu cellulaire de la moelle osseuse du fémur et du sang périphérique a été effectuée. Les résultats nous indiquent que le CGRP ne modifie pas la quantité de cellules inflammatoires de ces compartiments tissulaires. Par contre, au niveau du tissu pulmonaire, le CGRP diminue la quantité d'éosinophiles présents au pourtour des bronches. Finalement, notre étude a révélé que l'inhalation du CGRP n'influence pas la perméabilité vasculaire (oedème) comparativement à l'utilisation du CGRP[indice inférieur 8-37] qui, pour sa part, induit une augmentation de l'oedème. En conclusion, les résultats que nous avons obtenus suggèrent que le CGRP pourrait jouer un rôle important dans la régulation de la quantité d'éosinophiles présents dans le tissu pulmonaire lors d'une réaction inflammatoire éosinophilique de type allergique et que l'administration de CGRP exogène permet d'influencer la cinétique d'appel de ces cellules. Ces résultats prônent davantage pour un rôle protecteur pour ce peptide que pour un rôle d'agent proinflammatoire lors des réactions allergiques.