Aspects de la grammaire comparée du chinois mandarin et du français pour apprenants francophones

View/ Open
Publication date
2005Author(s)
Zhou, Huijun
Abstract
Le but de cette thèse est d'analyser, dans une perspective comparative, certains aspects de la grammaire chinoise qui posent des problèmes d'apprentissage aux apprenants de langue maternelle française.Le premier chapitre introduit le sujet de recherche et présente, entre autres, l'histoire des grammaires du chinois mandarin ainsi que quelques exemples de difficultés souvent observées chez les apprenants francophones. Nous indiquons également les travaux en linguistique sur lesquels nous nous appuyons pour effectuer nos travaux de syntaxe comparée. Le chapitre 2 traite des caractéristiques typologiques du chinois mandarin. On y aborde l'étude de la structure du mot, du mot composé en chinois, ainsi que l'étude des catégories lexicales du chinois et de leur interchangeabilité caractéristique puisque de nombreux mots peuvent être soit des noms, soit des verbes suivant le contexte. Cet aspect de la langue est intimement lié à la morphologie pauvre observée dans cette grammaire. Nous étudions aussi l'ordre des mots dans la phrase chinoise. Dans une autre section de ce chapitre, nous développons une étude contrastive des différents contextes d'apparition du mot duo en chinois, notamment ceux de la quantité, de l'approximation, de l'évaluation. Duo est ici étudié de manière plus exhaustive. Les rares études sur ce mot nous ont amenée à développer de manière plus approfondie les différents aspects de cette forme qui peut prendre des traits variés, reliés essentiellement à ceux du nombre et du déterminé. Nous terminons ce chapitre en présentant une étude sur les compléments de potentialité, un domaine qui intrigue toujours les locuteurs francophones au premier abord puisqu'il est difficile d'y trouver des références dans la grammaire du français. Le chapitre 3 développe une étude comparative détaillée des structures de la possession en français et en mandarin. Nous voyons comment les structures de la possession sont rendues dans les deux langues et nous portons une attention particulière à l'expression de la possession inaliénable, une structure universelle fortement grammaticalisée en chinois et en français mais rarement abordée dans les cours de langue. La possession inaliénable concerne l'expression de la possession qui est reliée à la sphère personnelle ou aux parties du corps. Ces expressions peuvent mettre en cause des activités inhérentes du corps ou des relations partie-tout. En français, elles utilisent un déterminant défini ou un pronom datif comme dans Il lève la main, elle a les yeux bleus, la tête lui tourne, il lui prend la main , etc. Nous voyons que, malgré des différences apparentes importantes, les grammaires du français et du mandarin présentent de nombreux traits communs dans l'expression de la possession inaliénable. Dans une brève conclusion, nous expliquons comment les différences observées peuvent être traduites dans une analyse comparée du français et du chinois. Celles-ci découlent en grande partie du fait que le chinois est une langue isolante qui présente peu (ou pas) de flexion, temporelle ou dérivationnelle, alors que le français est une langue de type flexionnelle, avec une morphologie beaucoup plus riche.