dc.description.abstract | Le roman dans les espaces africain et québécois, du fait de certaines connivences historiques et idéologiques ainsi que des influences littéraires partagées, comportent des lieux de croisement poétiques et esthétiques dignes d'intérêt critique. Il s'agit, entre autres, d'une tradition de résistance, inspirée d'une même urgence de liberté et d'autonomie tant collective qu'individuelle, et d'une conscience commune de vulnérabilité et d'"exiguïté". N'est-ce pas vrai que la littérature canadienne-française est, dans ses débuts, constituée d'écrits de combat, de cris d'espoir et de quête de liberté? Rappelons également que de son côté, la littérature africaine reste profondément marquée par sa pulsion initiale de lutte et de résistance contre les harmattans de l'histoire. Que reste-t-il de cette logique belliqueuse des commencements et, surtout, comment s'inscrit-elle dans le roman des années 80 tant au Québec qu'en Afrique noire francophone? En nous appuyant sur la théorie dite postcoloniale, perçue par la critique anglo-saxonne comme une théorie de la résistance ou une sémiotique du refus, à laquelle nous apporterons un éclairage méthodologique inspiré de Bakhtine et de Philippe Hamon, nous examinons seize romans québécois et africains, choisis en fonction de leur proximité topique, de leurs convergences esthétiques et éthiques. En résumé, trois axes d'interrogation guident notre étude: cerner les stratégies d'inscription romanesque de la résistance; souligner la dimension utopique et prospective des textes francophones abordés et examiner le rapport de l'utopie à la notion de résistance; dégager quelques éléments de modélisation critique propre à l'espace romanesque francophone, voire même postcolonial, en rapport avec la théorie de la résistance. | fr |