Emplois du temps
Résumé
Dans le premier chapitre de la partie réflexive, je me suis penché sur certaines filiations entre divers documents paratextuels et certaines oeuvres d'Henri Michaux. Suivant l'exemple des poèmes en prose, où se rejoue à chaque fois la quête d'un sujet problématique, je montre que le poète brouille les représentations autour desquelles gravite habituellement la figure de l'auteur en me posant la question"qui signe?" Dans le second chapitre, j'analyse quelques poèmes en prose contenus dans le recueil Plume précédé de Lointain intérieur en tentant de répondre à la question"qui parle à qui?". On remarque ainsi qu'il y a flottement de l'adresse et du sens, et que le sujet de l'énonciation est exposé à toutes sortes d'intrusions inattendues. Cette écriture"mobile et mobilisatrice", pour reprendre une formule de Jean-Michel Maulpoix, appelle et défie l'interprétation: le lecteur n'est plus seulement un témoin qui arrive après coup, mais devient un participant à l'acte d'énonciation. La partie création propose, à la suite de la perspective offerte par l'analyse des poèmes en prose, un ensemble de courts textes intitulé Emplois du temps. Dans le but de mettre en valeur une parole où se dit le désir d'un ancrage existentiel, sans que celle-ci s'enferme dans un contenu déterminé, je traite de situations quotidiennes en les mettant en relation avec un ailleurs. Cela permet de mettre en évidence la précarité du sujet et d'établir mes courtes narrations dans le cadre d'un présent virtuel, afin d'intégrer la figure de l'autre et par conséquent celle du lecteur à la scène de l'énonciation.