Présence de l'ironie dans Est-ce que je te dérange? et Un habit de lumière d'Anne Hébert

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Publication date
2002Author(s)
Lambert, Isabelle
Abstract
Dans l'étude de l'univers hébertien, les interprétations sont certes nombreuses, mais découlent très certainement de la subjectivité inévitable de l'univers narratif. Par contre, aucun doute ne plane quant à la difficulté des personnages en ce qui a trait à leur désir de s'assumer entièrement. En effet, les protagonistes évoluant dans les oeuvres d'Anne Hébert, ceux mis en scène dans Est-ce que je te dérange? et Un habit de lumière , n'échappent pas à la règle et cherchent à se camoufler derrière des façades, afin de cacher leur marginalité au jugement méprisant de la société dans laquelle ils vivent. C'est donc dans une optique dénonciatrice que Hébert utilise l'ironie, et ceci afin de remettre en questions les normes absurdes établies par une collectivité intolérante. Le présent mémoire, nous l'espérons, permettra de cerner les motivations de l'écriture hébertienne dans sa recherche de nouveaux idéaux, plus sensibles à l'importance des libertés individuelles dans l'élaboration d'un monde meilleur. Ainsi, en jouant avec le concept ironique, Anne Hébert dénonce directement les instances de pouvoir qui maintiennent l'être humain dans un monde clos, rejetant les principes personnels au profit d'une mécanique collective entraînant inévitablement le repli sur soi, le malheur et la fatalité. En critiquant successivement les hommes, le gouvernement, la société, et surtout la religion, elle propose une quête identitaire personnelle de la Vérité, quête qu'elle semble considérer comme étant utopique.