De la psychanalyse à la littérature, en passant par l'aventure quand les personnages n'arrivent à se construire qu'à partir du modèle oedipien

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Publication date
2001Author(s)
Coulombe, Mélanie
Abstract
L'oeuvre littéraire est le champ de bataille où se livre un combat entre conscient et inconscient. De cette guerre du refoulement, il restera à jamais des traces, enfouies profondément dans le texte, quelque mines prêtes à exploser au grand jour. À titre d'éclaireur, ce mémoire propose une lecture hors des sentiers battus, c'est-à-dire en marge du scénario suggéré dès le départ par le récit. Il s'intéresse, d'un point de vue psychocritique, à la poudre jetée aux yeux du lecteur dans des textes comme L'Étranger d'Albert Camus, La Femme et le Pantin de Pierre Lous, La Belle Bête de Marie-Claire Blais et Le Torrent d'Anne Hébert. Aussi passe-t-il au peigne fin le langage utilisé par ces auteurs, à l'affût de chacun des indices révélateurs d'un sens caché. Car ce mémoire refuse de tomber dans les pièges tendus par le symbole afin de tromper la lecture, pour l'engager dans une fausse avenue. Il remet donc en question la trame du texte telle qu'on la connaît et interprète sous un nouvel angle des scènes comme celles des funérailles, du meurtre de l'Arabe et du procès, dans L'Étranger. Il s'interroge par ailleurs sur les travestissements du complexe d'¦dipe à l'intérieur de La Femme et le Pantin, où le rapport de femme à pantin, justement, relève de l'inceste, du moins si on en juge par les termes avec lesquels on le définit du début à la fin. Ce mémoire s'intéresse non seulement aux relations familiales problématiques que La Belle Bête et Le Torrent ne sauraient dissimuler, mais également à la richesse du vocabulaire, qui joue dans ces oeuvres un rôle de premier plan, et qui trahit un second degré de lecture magistral. Inutile de mentionner, enfin, que dans un tel travail, l'analyse porte en elle-même la plupart des conclusions.