Nés du silence (nouvelles), suivi de Visages de l'exil et de De quelques stratégies narratives (essai)

Abstract

Ce mémoire porte sur la présence de l'exil social et de l'exil intérieur dans les récits nouvelliers. Ces deux types d'exils supposent une séparation, d'un côté au plan social et de l'autre au plan personnel. En fait, cette étude a pour but de démontrer comment, à travers l'écriture, les auteurs énoncent un message, une critique. Ils deviennent ainsi une parole, une voix qui ose se prononcer, qui ose parler du racisme, de l'intégration, de la colonisation, de l'acculturation, de la perte d'identité. Ils écrivent leur(s) pays ou ils le(s) réécrivent. Tout comme moi, ils n'offrent pas un marché aux illusions, mais ils disent. Chaque récit témoigne d'une époque, en sachant que le témoin n'est pas une personne qui se satisfait d'observer à travers une lorgnette. Le témoin est aussi quelqu'un qui ose, qui est lui-même traversé par les événements et qui ne peut attendre, en retrait. Je veux, en racontant des histoires, livrer des messages qui ne sont à première vue ni politiques ni idéologiques, mais lancer des signes pour donner lieu à une représentation un peu plus complexe du monde actuel. Dans l'écriture de ces nouvelles se dessine une volonté de supprimer les contraintes qui influent sur les peuples opprimés et d'établir des sociétés plus équitables. Or, il faut l'avouer, la situation des gens opprimés n'évolue pas rapidement, sans doute en raison des traditions très lourdes. L'imaginaire favorisera peut-être ce renouvellement de la société, au sens où il ébranle les ordres du pouvoir, propose une réflexion et une remise en question des habitudes ancestrales, culturelles et politiques, pour enfin éveiller la conscience des hommes.