Le féminisme de George Sand engagement individuel ou collectif?

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Publication date
1998Author(s)
Grimard, Élise
Abstract
Les femmes du XIXe siècle, qui militaient dans les premières associations féminines, voyaient en George Sand la représentante de leurs revendications tant civiles que civiques. Or, l'écrivaine s'est toujours défendue de ces allégations. Par cette étude, nous démontrons le caractère paradoxal des idées sandiennes prônées dans sa correspondance, ses textes politiques (Les Lettres à Marcie (1837), À propos de la femme dans la société politique (1848), Questions politiques et sociales (1879)) et ses actions formulées dans son autobiographie (Histoire de ma vie). Trois cadres (sphère privée, symbolique, sphère publique) décrivent la nature du féminisme de Sand. Ils sont à la source des éléments de réponse amenés au cours de l'étude. Le caractère paradoxal du féminisme sadien réside dans la difficulté à classer l'essence de l'engagement. En effet, qu'elle soit individuelle ou collective, la démarche de l'écrivaine s'appuie sur son vécu. Quand on comprend que son féminisme passe par un socialisme convaincu, la dissociation entre engagement individuel et engagement collectif n'est plus aussi évidente. Par sa pondération, l'écrivaine délimite son féminisme à son vécu d'une part et à la condition des femmes d'autre part. Elle a su conduire son engagement à un heureux mariage entre intérêts personnel et collectif.