L'amélioration continue : le cas des B Corp

Abstract

Sous la pression des consommateurs, des bouleversements économiques et parfois même des scandales, les entreprises québécoises n’ont pas d’autres choix que d’intégrer le développement durable dans leurs pratiques d’affaires. Parmi les certifications qui émergent pour encadrer et crédibiliser les démarches de développement durable, la certification B Corp gagne en popularité. Cette certification se veut garante de l’engagement réel des entreprises envers de développement durable, tout en soutenant leur amélioration continue. C’est dans ce contexte qu’il apparaît opportun de mieux comprendre les attentes des entreprises envers la certification B Corp et d’analyser ce processus de certification à la lumière du concept d’amélioration continue.

Cette étude a pour principal but de comprendre comment la certification B Corp soutient les entreprises à s’améliorer de façon continue. Plus spécifiquement, nous avons comme objectifs 1) de mieux comprendre les forces et les lacunes du processus de certification en matière d’amélioration continue et 2) de développer de nouvelles connaissances afin de soutenir l’intégration de l’amélioration continue dans les entreprises hybrides.

Notre étude a été menée auprès de treize entreprises québécoises certifiées B Corp. Nous avons rencontré un total de douze dirigeants, quelques responsables de la certification et deux facilitateurs à l’obtention de la certification. Nous avons utilisé l’étude de cas pour étudier l’amélioration continue dans des entreprises certifiées B Corp.

Les résultats de cette recherche permettent d’enrichir la littérature sur l’amélioration continue. Notre revue de littérature expose le concept d’amélioration continue sous trois niveaux soit les pratiques, les processus et la culture. Notre étude démontre que les niveaux d’amélioration continue agissent comme un continuum. Les treize entreprises B Corp de notre échantillon se positionnent aux niveaux des pratiques et des processus. Aucune entreprise de notre échantillon ne semble avoir atteint le niveau de la culture d’amélioration continue. Ainsi, le processus de certification ne semble pas favoriser l’intégration d’une culture d’amélioration continue, mais plutôt à contribuer à des changements d’envergure variable aux niveau des pratiques et des processus.

Enfin, nous proposons un modèle conceptuel portant sur les motivations d’obtenir la certification B Corp. Notre étude semble établir une relation entre les motivations des décideurs envers la certification et le niveau d’amélioration continue atteint. Selon nos résultats, les capacités d’une entreprise à s’améliorer tendraient à être plus grandes lorsque les motivations sont davantage intrinsèques qu’extrinsèques.