Attitudes et idéologies linguistiques de locutrices et locuteurs du français au Québec face à une réforme de l’accord du participe passé

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Publication date
2023Author(s)
Mathieu, Cléo
Subject
Participe passéAbstract
Dans ce mémoire, il est question de l’attitude des francophones du Québec devant la possibilité de réformer l’accord du participe passé, objet grammatical qui n’en est pas à sa première controverse depuis la consignation initiale de ses règles au 17e siècle.
Plusieurs chercheurs et chercheuses ont étudié le participe passé ou l’attitude de la population (surtout enseignante) par rapport à d’autres réformes et changements linguistiques. La présente étude est la première à analyser en profondeur les attitudes face à une réforme de l’accord du participe passé, grâce à une enquête par questionnaire riche de 868 participations. Il y est avant tout question de savoir dans quelle mesure le Québec – qui a fait figure de pionnier dans la francophonie quant à la féminisation des titres, des fonctions et des noms de métiers dans les années 1980 – serait prêt à réformer cet accord controversé. Quelles attitudes ont les francophones du Québec à l’idée d’une telle réforme, et que révèlent leurs commentaires au sujet des idéologies linguistiques peuplant leur imaginaire ?
Il s’avère que l’échantillon est assez divisé, mais qu’un intérêt pour une réforme douce et consensuelle existe en son sein. Nous verrons en fait que certains profils sociodémographiques et sociolinguistiques se démarquent par leur propension à appuyer ou au contraire à repousser la réforme proposée, et que l’appréciation et la compétence grammaticales rapportées ne seraient pas étrangères aux attitudes des témoins à l’égard de questions linguistiques. En ce qui concerne l’imaginaire collectif au sujet de la langue, de l’orthographe et de ses réformes, il ressort que des idéologies linguistiques irréconciliables se côtoient dans ce débat sociolinguistique. D’un côté, l’enthousiasme à l’égard de la réforme proposée tend à s’accompagner d’un désir de voir la grammaire évoluer et se systématiser, et, de l’autre, la réticence à son égard s’accompagne souvent de craintes peuplant l’imaginaire linguistique – notamment la peur de faire cavalier seul dans la francophonie. Entre les deux, bon nombre de gens ne savent trop qu’en penser.
Il existe donc une certaine ouverture au sein de la population étudiée, quoique généralement conditionnelle à certains paramètres linguistiques, sociolinguistiques et politicolinguistiques.
Collection
- Moissonnage BAC [4253]
- Lettres et sciences humaines – Mémoires [2389]
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