La durabilité des pratiques de gestion stratégiques et opérationnelles de la Société des établissements de plein air du Québec dans les parcs nationaux

Abstract

L’objectif de cet essai est d’analyser la durabilité des pratiques de gestion stratégiques et opérationnelles de la Société des établissements de plein air dans les parcs nationaux sous sa responsabilité. Étant une société parapublique, elle doit concilier les exigences ministérielles, celles du marché du tourisme et de la mission de conservation des parcs nationaux sous sa responsabilité. Cette tâche ardue est complexifiée par les contextes variés et les défis auxquels sont confrontés les gestionnaires ses parcs périurbains comme ceux d’Oka et du Mont-Saint-Bruno, par rapport à ceux des parcs plus éloignés comme celui du Mont-Mégantic. La posture anthropocentriste adoptée par la Société des établissements de plein air du Québec est d’ailleurs jugée par plusieurs auteurs comme étant insuffisante pour atteindre les objectifs de conservation. Il est donc primordial de déterminer dans quelle mesure la gestion de ces aires protégées, s’inscrit dans les meilleures pratiques de durabilité. Les enjeux d’accessibilité, de conservation, de rentabilité financière, de gestion interne et d’intégration régionale sont primordiaux pour la SEPAQ et permettent de cibler les pratiques de gestion dont la durabilité doit être analysée sous l’angle des quatre critères identifiés. Il s’agit des Fondements éthiques à la prise de décision, de l’Approche intégrée, de la Résilience des socioécosystèmes et de la Gestion adaptative. La concordance des définitions, leur justification, l’étendue de l’application des critères et l’impact des décisions sur la progression des critères sont les indicateurs qui permettent d’évaluer le niveau de durabilité des pratiques de gestion stratégiques et opérationnelles de la SEPAQ. Les résultats montrent que le Fondement éthique à la prise de décision est le critère nécessitant le plus d’améliorations, tandis que la Gestion adaptative est le critère le mieux réussi. Il est donc recommandé de clarifier la position éthique de l’organisation. Cela peut être fait en créant des lignes directrices à l’intention des gestionnaires, en justifiant mieux les décisions et en faisant preuve de plus de transparence envers le public. Ensuite, la SEPAQ est encouragée à continuer ses efforts de concertation avec les acteurs locaux et régionaux pour l’utilisation des zones périphériques et à impliquer les usagers dans ses décisions. Enfin, il est recommandé de concentrer les efforts sur le respect de l’objectif prioritaire de conservation des parcs nationaux malgré la pression à générer des revenus. Cet essai a permis de conclure que les pratiques de gestion stratégiques et opérationnelles de la SEPAQ doivent être améliorées. Elles présentent actuellement un niveau de durabilité respectif faible et fort, ce qui est insuffisant pour assurer la pérennité des parcs nationaux.