dc.description.abstract | Contexte. En raison de l’augmentation de l’espérance de vie, le Québec connaît un vieillissement accéléré de sa population. Ce phénomène démographique, qui touche également les personnes immigrantes, peut entraîner chez certains aînés des incapacités, notamment une diminution de la mobilité et des fonctions sensorielles (la vision et l’audition). Cela influence négativement leur qualité de vie, leur capacité à réaliser diverses activités de la vie et leur participation sociale. Si l’Accompagnement-citoyen personnalisé d’intégration communautaire (APIC) est une intervention novatrice qui vise la réalisation des projets de participation sociale en vue d’améliorer la qualité de vie d’aînés québécois en situation de handicap, l’on connaît peu son caractère adapté aux particularités des aînés immigrants. Objectif général. Cette étude vise à documenter les besoins d’adaptation de l’APIC à une clientèle d’aînées immigrantes ayant des incapacités visuelles, auditives ou liées à la mobilité, et ce, afin d’améliorer leur participation sociale.
Méthodologie. Un devis qualitatif de type étude de cas unique a été utilisé auprès de huit participants, soit quatre spécialistes en interculturels et quatre bénévoles. La collecte de données s’est faite à l’aide d’entretiens semi-dirigés et de questionnaires sociodémographiques. Une analyse de contenu thématique a été réalisée.
Résultats Les participants à cette étude étaient principalement des femmes et comprenaient quatre spécialistes en interculturels et quatre bénévoles dont l’âge médiant était 43,5 (intervalle semi-interquartile : 10,75). La majorité des participants avaient entre une et trois années d’ancienneté dans leur rôle respectif. Il ressort des entretiens avec les participants cinq thèmes qui permettent de documenter les besoins d’adaptation de l’APIC à une clientèle d’aînées immigrantes ayant des incapacités. D’abord, l’APIC nécessite de considérer le besoin d’accompagnement d’un aîné immigrant. Ensuite, l’APIC doit favoriser la communication en recrutant des bénévoles multilingues pour remédier aux difficultés linguistiques qui constituent un frein à la participation sociale pour certains de ces aînés. Aussi, le jumelage doit prendre en compte des aspects culturels, tel que le genre ou l’âge du bénévole accompagnateur. Puis, la formation des bénévoles nécessite de permettre aux bénévoles d’acquérir des connaissances et des compétences dans les relations d’accompagnement en contexte de diversité culturelle. Enfin, il importe de faciliter l’accessibilité à l’APIC en mettant en place des mesures favorisant la connaissance de l’intervention par cette clientèle incluant par les communautés culturelles.
Conclusion. Les résultats de cette étude proposent les facteurs à prendre en compte pour l’adaptation de l’APIC à la clientèle aînée immigrante ayant des incapacités pour favoriser leur participation sociale. D’autres interventions que l’APIC pourraient aussi être adaptées grâce à ces résultats et, ainsi, assurer que les soins de santé et les services sociaux et communautaires conviennent mieux aux aînés immigrants ayant des incapacités. | fr |