dc.description.abstract | La perte et la fragmentation des habitats, l'exploitation des ressources naturelles, les changements climatiques, la pollution et les espèces exotiques envahissantes menacent la biodiversité à l’échelle mondiale. Bien que le Québec ait atteint sa cible de 17 % de superficie de territoire terrestre protégé, celui-ci se situe presque entièrement au nord du 49e parallèle, alors que la majeure partie de la biodiversité se trouve au sud de la province, là où la tenure des terres est majoritairement privée. Les experts s’entendent sur le fait qu’une gestion intégrée entre l’ensemble des parties prenantes, des différentes échelles de gouvernance territoriales et des secteurs est nécessaire afin d’assurer la conservation de la biodiversité et des milieux naturels au Québec.
Cet essai a pour objectif de comprendre les freins et leviers systémiques à la conservation de la biodiversité en terres privées au sud du Québec afin de proposer des solutions innovantes pour une approche de conservation intégrée. À cette fin, un portrait de l’état de la protection de la biodiversité à l’échelle mondiale, canadienne et québécoise ainsi que des outils de gouvernance et de conservation existants est présenté. Ensuite, une caractérisation des freins et leviers écologiques, sociaux, économiques et de gouvernance à la conservation de la biodiversité en terres privées au sud du Québec est réalisée par une revue de littérature. Puis, une étude de cas de pratiques internationales de conservation mises en place en France, en Suisse, en Europe du Nord et aux États-Unis sert à inspirer des pistes d’actions potentielles pour le Québec. La situation est ensuite analysée à l’aide de l’outil Les Standards ouverts pour la pratique de la conservation, ce qui permet d’identifier et hiérarchiser les menaces et les facteurs affectant les milieux terrestres et humides situés en terres privées au sud du Québec. Des stratégies et des pistes d’actions s’axent autour de huit grandes thématiques : les aires protégées, la législation provinciale et fédérale, l’aménagement du territoire et la règlementation municipale, la conservation volontaire, l’agriculture, la foresterie, les espèces exotiques envahissantes et la chasse.
Les recommandations visent à intégrer la connectivité écologique de l’ensemble des milieux naturels à l’échelle du paysage dans l’aménagement du territoire, à combler les lacunes du réseau d’aires protégées, à créer des incitatifs au développement d’un sentiment d’appartenance à la nature au sein de la population, à augmenter les ressources et optimiser les outils de planification territoriale et règlementaires des instances municipales et régionales, à instaurer une gouvernance participative au sein de l’ensemble des parties prenantes par une collaboration accrue entre les ministères provinciaux et les secteurs publics et privés ainsi que par l’implication des propriétaires et citoyens, à adapter les quotas de chasse aux réalités écologiques locales, à améliorer les incitatifs financiers pour la conservation volontaire et à instaurer l’écofiscalité au Québec. | fr |