Boire en se fiant uniquement à sa perception de la soif vs. boire de façon ad libitum : quelles différences dans le volume et le patron de consommation de liquide lors d’un exercice prolongé à vélo ?

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Publication date
2022Author(s)
Claveau, Pascale
Subject
Ad libitumAbstract
Présentement, les termes boire selon les perceptions de la soif et boire de façon ad libitum sont utilisés de façon interchangeable dans la littérature, mais devraient-ils l’être? Cette recherche a pour but d’examiner les différences dans la façon dont les athlètes consomment des liquides pendant l’exercice lorsqu’on leur demande de boire selon leurs perceptions de la soif ou de façon ad libitum. Utilisant un protocole croisé où les traitements ont été randomisés et contrebalancés, 10 hommes (27 ± 4 ans) ont parcouru 120 km (48 ± 4 % de la puissance maximale, à 33 °C, avec une humidité relative de 40 %) à deux reprises, tout en buvant de l’eau selon leurs perceptions de la soif ou de façon ad libitum. Les participants ont réalisé les parcours à vélo en 222 ± 11 min (p = 0,29). Bien que la perte de masse corporelle à la fin de l’exercice (3,1 ± 1,2 (soif) vs. 2,8 ± 0,8 % (ad libitum), p = 0,38) et le volume total d’eau consommé (2714 ± 933 (soif) vs. 2815 ± 718 mL (ad libitum), p = 0,65) étaient similaires entre les expérimentations, la perception de la soif avant chaque gorgée ainsi que le volume d’eau consommé par gorgée étaient significativement plus élevés dans la condition soif en comparaison de la condition ad libitum (p < 0,01 pour les deux paramètres), tandis que le nombre total de gorgées était significativement plus faible dans la condition soif que la condition ad libitum (p = 0,004). L’effort perçu, la température rectale et le rythme cardiaque étaient tous significativement plus élevés avec la soif que la consommation ad libitum de liquide (p < 0,01 pour les trois paramètres). Ces résultats démontrent que les deux stratégies d’hydratation sont associées à des patrons de consommation différents, mais maintiennent également l’équilibre hydrique pendant un effort prolongé. Bien que la régulation de la fréquence cardiaque, de la température rectale et de la perception de l’effort était différente entre les deux conditions, ces différences peuvent être considérées comme étant, d’un point de vue clinique et pratique, triviales. Les termes boire à la soif et boire ad libitum peuvent donc être utilisés de façon interchangeable pour guider la consommation de liquide pendant un exercice prolongé.