Les effets psychosociaux du sport en fonction des traits de personnalité des adolescents et adolescentes

Abstract

L’intervention par le sport est utilisée auprès des adolescents et adolescentes afin de favoriser leur développement psychosocial (Petitpas et al., 2005; Spruit et al., 2016). Ce type d’intervention peut servir à atteindre différents objectifs, telles l’acquisition d’habiletés de vie ou la réduction de comportements inappropriés (Petitpas et al., 2005). D’ailleurs, il a été démontré que l’insensibilité émotionnelle et l’impulsivité, deux traits de personnalité, peuvent influencer la réceptivité à différentes interventions psychosociales autres que sportives (Bonta et Andrews, 2007 ; Hawes et Dadds, 2005). L’hypothèse a été émise que ces deux traits peuvent aussi influencer la réceptivité à l’intervention par le sport (De Moor et al., 2006). Cependant, aucun article n’a été recensé à ce sujet, démontrant la pertinence d’étudier la question. La recension des écrits a permis de répertorier les effets psychosociaux du sport chez les adolescents et adolescentes et de déceler des contradictions entre les résultats des études. Par exemple, on note une diminution significative de la dépression (Butzer et al., 2017; Parker et al., 2016) et de la délinquance (Khoury-Kassabri et Schneider, 2018; Spruit et al., 2018). Cependant, les résultats se contredisent entre les études. Alors que certains auteurs et autrices rapportent une amélioration significative au niveau de l’anxiété (Butzer et al., 2017), l’agressivité (Butzer et al., 2017; Moreau et al., 2014) et la socialisation (Moreau et al., 2014) à la suite d’une intervention sportive, d’autres rapportent plutôt une absence d’effet (Butzer et al., 2017; Ho et al., 2017; Parker et al., 2016; Spruit et al., 2019 ; Wade et al., 2018). L’objectif du présent mémoire est d’abord de déterminer, parmi des variables psychosociales identifiées dans la recension des écrits, quelles sont celles pour lesquelles on note une différence significative entre la fin et le début du programme d’entraînement chez les participants et participantes. Le second objectif est d’établir des profils à l’aide de leurs traits de personnalité et d’évaluer comment chaque profil évolue entre le début et la fin du programme au niveau des variables psychosociales. Pour ce faire, 210 élèves ont répondu à des questionnaires sur leurs traits de personnalité et leur niveau de problèmes de comportement intériorisés et extériorisés, leurs stratégies de coping et leur soutien social, au début et à la fin de leur participation à un programme d’entraînement de course à pied. Les analyses (test-t pour échantillon apparié) ont montré que les participants et participantes présentent une diminution des problèmes de comportement intériorisés, de l’utilisation des stratégies de coping productives et des problèmes de comportement extériorisés, ainsi qu’une augmentation de l’assurance de leur valeur, qui représente un des besoins sociaux à l’étude dans ce mémoire. Après les analyses de profils latents, quatre profils ont pu être distingués et il a été possible de montrer que chacun de ces profils s’améliore sur au moins une des variables à l’étude. L’inspection visuelle des résultats du mémoire laissent croire que les jeunes dont les traits de personnalité sont les plus dans la moyenne, donc les jeunes les moins à risque, bénéficient les plus de l’intervention, ce qui pourrait être confirmé lors d’études subséquentes.