Étude du périderme de tubercules de somaclones de pomme de terre plus résistants à la gale commune

Abstract

La pomme de terre est le 4e légume le plus consommé au monde et se retrouve au premier rang au Canada. D’ailleurs, ce pays est le 12e plus gros producteur de pommes de terre mondialement. Certaines maladies s’attaquent à cette culture de grande importance, comme la gale commune de la pomme de terre. Les meilleures méthodes de contrôle de la maladie sont des méthodes culturales (rotation des cultures, contrôle du pH, etc.) et variétales (culture de variétés naturellement plus résistantes). La bactérie responsable de la maladie, Streptomyces scabiei, synthétise une toxine essentielle pour l’apparition des symptômes, la thaxtomine A. Dans des projets antérieurs du laboratoire de Nathalie Beaudoin, des cals de pommes de terre de la variété Yukon Gold ont été habitués à des concentrations croissantes de thaxtomine A. Certains des somaclones régénérés à partir de ces cals sont plus résistants à la gale commune que la variété parentale. Le périderme de ces derniers a été caractérisé de plusieurs façons. Il a été possible de remarquer que celui-ci contient plus de couches de cellules subérisées que la variété parentale. La subérine induit la production de thaxtomine A par S. scabiei. La subérine contenue dans le périderme des somaclones habitués à la thaxomine A a été extraite et mise en culture avec S. scabiei. La production de thaxtomine A a ensuite été quantifée. Une baisse de production de TA lorsque S. scabiei est en contact avec la subérine extraite des somaclones habitués en comparant avec la subérine extraite de la variété parentale a été mesuré. De plus, il a également été possible de remarquer lors d’analyses par chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse (GC-MS) des différences dans la composition de la subérine insoluble des somaclones habitués comparée à la subérine de la variété parentale. Finalement, l’expression de plusieurs gènes reliés à la synthèse de la subérine et à la défense a été testé dans le périderme de mini-tubercules âgés de une à trois semaines. Tous les gènes étudiés ont montré une expression plus grande chez les somaclones habitués comparé à la variété parentale pour au moins une des trois semaines du test. Ces résultats ont pu être corrélés à la plus grande résistance des somaclones habitués à la gale commune. Les résultats de ce projet apportent une meilleure connaissance de la résistance à la gale commune, mais également des pistes pour la recherche de variétés plus résistantes qui pourraient être cultivées à grande échelle.