Les réverbérations du massacre du Persil de 1937 dans la littérature haïtienne et les arts dominicains

Abstract

Ce mémoire de maîtrise propose d’étudier les représentations du massacre du Persil de 1937 dans la littérature haïtienne et dans les arts dominicains. Le corpus est constitué d’œuvres littéraires haïtiennes de 1955 à 1999, ainsi que d’actes commémoratifs des deux nations insulaires de 2017. Mon étude est centrée sur plusieurs questions majeures : quelle place occupe le massacre du Persil de 1937 dans la littérature haïtienne et dans les arts en République dominicaine de 1955 à nos jours? Comment la place du massacre évolue-t-elle dans la littérature haïtienne? Quelles sont les différentes étapes qui mènent à la découverte artistique du massacre en République dominicaine? D’une part, je constate que ce massacre est peu présent dans les arts et presque absent de la mémoire collective haïtienne, mis à part dans le monde littéraire, et en particulier dans Compère général soleil (1955) de Jacques Stephen Alexis, Le peuple des terres mêlées (1989) de René Philoctète, et La récolte douce des larmes (1999) d’Edwidge Danticat. J’ai opté pour ces trois sources originales parce que chacune aborde le massacre en s’inscrivant dans un mouvement littéraire spécifique. D’autre part, je suppose que le roman d’Edwidge Danticat à la fin des années 90 provoque une prise de conscience et une inflexion de la mémoire. Le massacre du Persil devient alors un objet de commémoration et de réflexion en République dominicaine, malgré la marginalisation croissante des Haïtiens dans le pays. J’entends analyser en particulier les commémorations du 80e et les fresques érigées lors de l’anniversaire du massacre.