Lac-Mégantic, une valorisation en économie circulaire des sols partiellement décontaminés

Abstract

La vision novatrice de l’économie circulaire questionne nos pratiques anciennes d’utilisation des sols contaminés aux hydrocarbures. Le but principal de cette étude est de démontrer des possibilités d’utilisation au Québec de sols décontaminés à un niveau B-C ainsi que leur pertinence. Afin d’illustrer cette démarche, l’étude de cas de l’accident de Lac-Mégantic en 2013 est utilisée. En effet, une grande quantité de sols contaminés aux hydrocarbures lors de cette catastrophe a dû être gérée dans l’urgence. Afin de les décontaminer, différents traitements ont été envisagés. Néanmoins, seule la biopile fut retenue pour des raisons économiques. Or, il existe d’autres méthodes qui, avec des options de valorisation des sols contaminés dans un contexte d’économie circulaire, pourraient devenir autant attrayantes d’un point de vue économique. Le concept d’économie circulaire est reconnu comme un bon outil pour questionner nos pratiques de réutilisation et de mise en valeur de matières résiduelles. Les différents traitements de décontamination ne produisent qu’une décontamination partielle des sols fortement contaminés. La décontamination atteint généralement la plage A-B ou la plage B-C. Il s’agit donc d’explorer des solutions d’usage de ces sols partiellement décontaminés, souvent relégués à des usages comme le recouvrement de lieux d’enfouissement ou de remblais miniers. L’essai apporte une analyse comparée des mises en valeur possibles. Certains usages sont réalisables selon le niveau règlementaire actuel et d’autres non. Les options sont comparées grâce à des critères d’économie circulaire ainsi que des critères de faisabilité sociale, règlementaire et technique. Un tableau récapitulatif détaille l’attribution des cotes de chaque option. Parmi les huit options évaluées, trois sont jugées plus pertinentes. Il s’agit de l’utilisation des sols dans des matériaux cimentaires, l’utilisation sur des bords de routes ainsi que l’utilisation pour remblayer des zones industrielles autres que les zones d’origine. Une dernière option présente un bon score : la végétalisation de friches urbaines. In fine, des recommandations poursuivent la réflexion de cet essai. Elles sont axées sur deux piliers : premièrement les aspects règlementaires avec la suggestion de modifications aux règlements et deuxièmement les aspects technologiques avec des propositions d’incitation à la recherche universitaire et industrielle ainsi qu’au financement d’améliorations technologiques. Ces deux piliers forment deux freins importants dans cette étude. Des utilisations non règlementées peuvent être envisagées et ainsi, favoriser la décontamination de ces sols laissés à l’abandon.