Les bénéfices perçus par les policiers rapatriés d'entreprendre un bilan de compétences court pour identifier leurs compétences développées en mission de paix

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Publication date
2021Author(s)
Landry, Noemie
Subject
bilan de compétences, compétence, policier, affectation à l’étranger, mission de paix, expatrié, rapatriéAbstract
Afin de contribuer au maintien de la paix, plusieurs organisations policières canadiennes acceptent d’envoyer certains de leurs policiers à l’étranger. Ces missions de paix, auxquelles ils participent, durent de six à douze mois. Elles visent à renforcer les services de police de différents pays tels qu’Haïti, l’Ukraine, la Cisjordanie, l’Iraq et la Colombie (Gendarmerie royale du Canada, 2017). Ces affectations engendrent des défis importants pour les organisations policières qui se voient privées, pendant plusieurs mois, d’un ou de plusieurs de leurs policiers, sans compter qu’elles doivent gérer efficacement la réintégration de ces policiers une fois la mission terminée. Cela dit, les missions de paix ont l’avantage de contribuer au développement des compétences de ces policiers qui acceptent de s’expatrier. Toutefois, au retour de mission, les policiers et leur employeur ont de la difficulté à cerner les compétences que la mission leur a permis de développer (Lebrun & Laforge, 2006). Face à ce défi, le bilan de compétences, décrit par Michaud, Dionne, & Beaulieu (2006) comme un processus qui aide l’individu à identifier ses compétences et à faire le point sur celles-ci, apparait comme une façon de les aider. La présente étude vise donc à identifier les bénéfices perçus par les policiers rapatriés d’entreprendre un bilan de compétences court (BCC), à la suite d’une mission de paix. Une analyse thématique est réalisée, rapportant notamment des bénéfices similaires à ceux identifiés par Barmeyer et Davoine (2012), Gaudron, Bernaud et Lemoine (2001), Kop et al. (1997) et Michaud et al. (2006) ayant étudié les effets du bilan de compétences (BC) dans d’autres contextes et via une démarche plus longue que celle retenue pour la présente étude. En effet, la présente étude met en lumière des bénéfices en lien avec l’identification des compétences développées et l’identification de possibilités pour réinvestir ces compétences. Cette dernière permet également d’avancer que le BCC contribue positivement à l’estime de soi et au sentiment d’efficacité personnelle des policiers rencontrés. De nouveaux bénéfices émergent également pour ces policiers, entre autres de faire valoir l’apport des missions pour leur carrière et de mettre en évidence les changements intrapersonnels découlant de leur mission. Les participants de l’étude identifient aussi des bénéfices potentiels découlant du BCC. En effet, ils sont d’avis que le BCC les aidera à faire reconnaitre leurs compétences développées en mission et à se préparer pour d’éventuelles entrevues de sélection. Ils croient également que le BCC facilitera leurs échanges professionnels reliés à la mission, que ce soit auprès du supérieur hiérarchique ou des collègues et, enfin, qu’il favorisera leur réintégration au retour de mission de paix. Finalement, la présente étude met de l’avant certaines recommandations pour bonifier d’éventuels BCC réalisés auprès de ces policiers de retour de mission de paix.