L'agroécologie au sein des agricultures de petite échelle en Martinique et en Guadeloupe : des solutions à la souveraineté alimentaire

Abstract

La souveraineté alimentaire correspond aux droits des communautés de définir leurs propres politiques qui soient adaptées à leur contexte du point de vue écologique, social, économique et culturel. Le contexte global en Guadeloupe et Martinique fait en sorte que ces deux territoires font massivement appel à l’importation pour alimenter leurs peuples. De plus, la majeure partie de leur surface cultivable est occupé par les deux grandes monocultures destinées à l’exportation, la canne à sucre et la banane. Ce système alimentaire a par conséquent de nombreuses répercussions négatives sur l’environnement, l’économie et la santé humaine. Les acteurs du monde agricole se tournent alors vers des systèmes alimentaires plus durables tel que l’agroécologie.

La présente étude cherche dans un premier temps à démontrer qu’un système agricole basé sur les principes de l’agroécologie permet de s’inscrire dans une démarche de souveraineté alimentaire. Dans un second temps, l’étude cherche à prouver aux agriculteurs engagés dans un systèmes agricole conventionnel que la transition vers un systèmes agricole plus durable et rentable et facilement réalisable.

Ce document se concentre plus précisément sur les agricultures de petite échelle qui sont le produit d’une évolution historique combinant les savoir-faire ancestraux des jardins créoles et les connaissances scientifiques modernes. Les agricultures de petite échelle ont pour vocation de limiter les impacts négatifs de l’activité agricole sur l’environnement naturel et social. Elles ont également un rôle important à jouer, car elles ont pour fonction d’alimenter les peuples. L’Organisation des Nations unies explique même que pour assurer la souveraineté alimentaire, il est nécessaire de développer des exploitations agroécologiques de petites tailles. Afin de faciliter leur expansion et leurs activités, plusieurs pistes de solutions sont alors développées au cours de cet essai.

Plusieurs projets agroécologiques ont été analysés afin de déterminer concrètement quelles sont les facteurs-clé à mettre en place pour développer un système agricole s’inscrivant dans une démarche de souveraineté alimentaire. Les projets les plus performants ont démontré qu’ils étaient engagés à travers tous les aspects de l’agroécologie (aspect social, environnementale, de gouvernance et économique). Les innovations institutionnelles, sociales, et techniques ont également de grandes répercussions positives sur la souveraineté alimentaire. Ce sont des facteurs à ne pas négliger. Finalement, il est important de souligner que le développement de systèmes agricoles durables doit provenir de l’engagement des producteurs mais également des consommateurs. Ces derniers ont un rôle primordial à jouer, car leur pouvoir d’achat oriente les productions. Le lien entre les producteurs et les consommateurs est donc essentiels afin d’établir les besoins de chacun, et de sensibiliser les consommateurs à une alimentation saine et durable. En ce sens, les projets agroécologiques doivent en priorité renforcer les circuits alimentaires courts afin de rétablir le lien de proximité entre les producteurs et les consommateurs.