| dc.description.abstract | De plus en plus de municipalités au Québec font face à la question de la méthode d'élimination des boues d'épuration des eaux usées. La valorisation comme engrais en foresterie est une alternative à l'enfouissement. Toutefois les conséquences de l'épandage des boues pour la dynamique des forêts québécoises ne sont pas connues. A long terme, les impacts sur la productivité des forêts, la composition en espèces, l'abondance de la faune gibier, la qualité de l'eau, etc., pourraient avoir des retombées économiques. Nos travaux visaient en premier lieu à définir les effets de la valorisation des boues sur la structure spatiale, la composition en espèces et le potentiel de régénération d'une jeune forêt naturelle en régénération après coupe. En 1993, des boues liquides d'étang d'épuration ont été appliquées sur 4 parcelles de 60 m x 60 m à des doses de 74, 84, 164 et 329 kg Ndisponible/ha, qui ont été comparées à 2 parcelles témoins. Le recouvrement et la densité des espèces par strate verticale ainsi que la productivité de la strate herbacée ont été mesurés juste avant et une saison de croissance après l'épandage. Nous avons observé qu'un an après le traitement, le recouvrement de la végétation compétitrice avait augmenté, même aux plus faibles doses de boues. Certaines espèces d'arbres ont été favorisées, notamment Populus tremuloides Michx., mais seulement aux doses les plus élevées. Il n'y a pas eu d'augmentation de la productivité herbacée et la densité des semis d'arbres n'a pas varié. A plus long terme, il est possible que l'augmentation de recouvrement de la végétation compétitrice ait un effet négatif en diminuant le potentiel de régénération de la végétation ligneuse et en retardant son établissement. La dominance des espèces herbacées les plus compétitrices pourrait nuire au maintien de la biodiversité dans les milieux forestiers. Nous recommandons que des suivis à long terme soient faits sur la dynamique de la végétation. Par ailleurs, nous avons identifié les coûts et les avantages de la valorisation sylvicole et de l'enfouissement des boues, de façon à offrir un cadre d'analyse pour déterminer quelle est la solution la plus efficace au plan économique. L'analyse coûts-avantages ne peut constituer le seul outil décisionnel pour choisir le mode d'élimination des boues; elle peut cependant être intégrée au modèle STOPER, qui permet de tenir compte tant des impacts environnementaux et sanitaires que des impacts économiques et socio-politiques de la gestion des boues dans la prise de décision. | |
