L'écologie intégrale selon l'encyclique Laudato Si' en lumière de la conception rwandaise de kubaho
Publication date
2019Author(s)
Ngiruwonsanga, Emmanuel
Subject
Écologie intégraleAbstract
Le Magistère pontifical a pris longtemps pour inclure la question écologique parmi ses priorités. Il a fallu le travail colossal du pape François pour rendre public le discours écologique des papes en publiant, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, une encyclique entièrement consacrée à l’écologie intitulée Laudato Si’ (2015). Celle-ci couronne l’effort entrepris par les précédents pontifes, et ce, depuis Pie XII, pour sensibiliser le monde entier à l’urgence de prendre soin de notre maison commune : la terre. Sa particularité, en plus de systématiser les discours pontificaux sur l’écologie parsemés dans divers documents, est de poser les jalons d’une approche holiste d’innovant dans la doctrine sociale de l’Église catholique. C’est ce qui fait l’originalité. Pour le pontife « tout est lié » et « tout est interdépendant ». Par ailleurs, le pontife ponctue son discours par l’impératif à engager le dialogue avec les cultures locales et invite à l’effort de tout homme, quelle que soit sa condition sociale et politique, pour la sauvegarde de notre chère « Mère – terre ».
C’est en voulant répondre à répondant à cet impératif que nous avons amorcé une étude comparée du concept d’« écologie intégrale » avec celui de « kubaho », un concept rwandais selon lequel, tout ce qui est, existe en relation d’interdépendance absolue avec les autres êtres. Le premier de ces êtres est Dieu qui, selon cette conception, est le garant de toutes les relations guéries entre les êtres. L’homme doit, quant à lui, entretenir des relations guéris avec tous les êtres au risque de se retrouver rejeté ou victime de ces êtres desquels dépendent son existence, et sa subsistance. C’est pourquoi, même si Dieu est le premier garant des relations qui unissent l’homme à tout être, il revenait au roi de veiller à ce que celles-ci soient respectées par l’ensemble de ses sujets, à l’échelle de son royaume. En cas de rupture de ces relations ou de catastrophes naturelles (jugée comme réplique de la nature à l’action inappropriée de l’homme), le roi devait sensibiliser tous ses sujets pour pratiquer certains rites de réparation. Ce que le roi faisait à l’échelle nationale, les chefs subalternes le faisaient à l’échelle provinciale et territoriale, tandis que les pères de famille agissaient à l’échelle familiale.
Pour faire bref, le concept rwandais de « kubaho » vient contribuer à démontrer la raisonnabilité, la plausibilité et l’universalité du message de Laudato Si’ d’où la nécessité de la mondialisation, la globalisation et la planétarisation de la prise de conscience de la vocation universelle de sauvegarde de la création. Dès lors, prendre soin de chaque créature comme si elle était une partie de lui-même est un devoir anthropologique, éthique, politique et théologique.
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