Étude des facteurs favorisant une perception positive de l'activité physique chez des élèves du primaire

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Publication date
2021Author(s)
Désautels, Jolaine
Subject
Élèves du primaireAbstract
Au Canada, seulement 39 % des jeunes canadiens âgés de 5 à 17 ans atteignent le volume d’activité physique (AP) recommandé, soit un minimum de 60 minutes d’intensité modérée à élevée à tous les jours (ParticipACTION, 2020). La Société canadienne de physiologie de l’exercice (2016) recommande également d’ajouter plusieurs heures d’une variété d’AP d’intensité légères structurées et non structurées quotidiennement. Bien que toutes les modalités d’AP soient associées à une meilleure santé, l’AP d’intensité moyenne à élevée offre le plus de bienfaits (Saunders et al., 2016). Chez les jeunes de 5 à 17 ans, ces bienfaits sont nombreux et liés aux dimensions physique, psychologique, sociale et cognitive de la santé (Comité scientifique de Kino-Québec, 2011; ParticipACTION, 2020; Poitras, et al. 2016). D’ailleurs, il semble que la pratique d’AP à l’école constitue un des moyens les plus efficaces pour améliorer les différentes dimensions de la santé des élèves (Coalition québécoise sur la problématique du poids, 2013). Les écoles sont donc reconnues comme un contexte idéal pour contribuer à augmenter le niveau d’AP des enfants et des adolescents, notamment à cause de son potentiel pour intervenir auprès de l’ensemble des élèves (Pate et al., 2006). À cet effet, plusieurs mesures gouvernementales et interventions ont été mises en place dans les milieux scolaires pour augmenter le niveau d’AP des élèves. Notons entre autres les mesures 15023 – « À l’école, on bouge! » et 15028 – « Activités parascolaires au secondaire » offertes aux écoles préscolaires, primaires et secondaires du Québec.
Malgré la mise en place de mesures et de stratégies d’intervention pour rendre les jeunes physiquement actifs en milieu scolaire, ces dernières n’auraient parfois que des effets à court terme sur leur mode de vie (Dobbins et al., 2013; Metcalf et al., 2012). Certaines barrières telles que la nature des interventions qui ne répond pas toujours aux désirs et aux besoins des élèves quant à la pratique d’d’AP et le sentiment de non-compétence pourraient contribuer à l’éphémérité de ces interventions (Cardinal et al., 2013; Carlin et al., 2015; Harvey et al., 2017; Van den Berg et al., 2018). Bien que ces barrières qui nuisent à la pratique d’AP des élèves soient bien documentées dans la littérature, il semble qu’elles soient peu considérées dans l’élaboration et la mise en œuvre des interventions en lien avec l’AP en milieu scolaire (Brunton, 2003; Harvey et al., 2017; James et al., 2018). Cela pourrait d’ailleurs contribuer au développement d’une perception négative de l’AP chez les élèves (Dobbins et al., 2013; Hayes, 2017; Metcalf et al. 2012).
Pour favoriser l’engagement des élèves dans la pratique d’AP et pour assurer le succès des mesures et interventions qui visent à les rendre physiquement actifs, il apparait important d’impliquer les élèves dans l’élaboration des AP proposées à l’école (Jacquez et al., 2013). Cela aurait un effet positif sur leur engagement à long terme dans la pratique d’AP et sur leur perception quant à l’AP (Harvey et al., 2017). D’ailleurs, il semble que les jeunes soient plus susceptibles d’adopter un mode de vie actif à long terme lorsqu’ils ont une perception positive (PP) de celle-ci (Burns et al., 2017; Hayes, 2017). Pourtant, il existe très peu de connaissances concernant les facteurs qui favorisent une PP de l’AP (Cairney et al., 2012; Carlin et al., 2015; Hayes, 2017) plus particulièrement chez les jeunes d’âge primaire (Everley et Macfadyen, 2017). L’étude élaborée pour répondre à cette problématique porte donc sur les facteurs qui favorisent une PP de l’AP chez les élèves du primaire.
La revue de la littérature a d’abord permis de répondre à la question générale de recherche, soit : quels sont les facteurs qui favorisent une PP de l’AP chez les élèves du primaire? Celle-ci a donc permis d’identifier 24 facteurs qui ont été classés dans les neuf catégories suivantes, soit : 1) l’accessibilité, 2) les amis et les pairs, 3) l’autonomie, 4) les bienfaits sur la santé, 5) le climat de classe, 6) les compétences, 7) les enseignants en éducation physique et à la santé, 8) les types d’activités offertes et 9) les parents. Ces neuf catégories ont ensuite été réparties dans le cadre théorique retenu, soit le modèle socio-écologique de McLeroy et al. (1988). Ce modèle socio-écologique a permis d’orienter les choix méthodologiques et de préciser les deux objectifs spécifiques de recherche suivants : 1) identifier et décrire les facteurs qui favorisent une PP de l’AP chez des élèves du primaire et 2) caractériser ces facteurs à l’aide du modèle socio-écologique de McLeroy et al. (1988). La démarche méthodologique utilisée pour répondre à ces objectifs est une approche qualitative avec un devis descriptif simple.
Pour répondre au premier objectif de recherche, trois outils de collecte de données avaient été prévus, soit : 1) le dessin; 2) l’entrevue individuelle et 3) le groupe de discussion. L’objectif était de recruter 24 élèves de 10 à 12 ans répartis dans 3 écoles primaires de la Montérégie. Toutefois, le contexte de pandémie du coronavirus nous a empêché de réaliser la collecte de donnée initialement prévue. En effet, l’état d’urgence sanitaire décrétée par le gouvernement du Québec le 13 mars 2020 a suspendu tous les services offerts par les établissements d’enseignement. Les écoles primaires ont donc été fermées jusqu’au 25 mai 2020. Malgré leur réouverture, nous n’étions pas en mesure de réaliser la collecte de données puisque nous ne pouvions, en aucun cas, être admis dans les écoles.
En tenant compte de ce contexte socio-sanitaire exceptionnel, des étapes déjà réalisées dans le cadre de cette étude et des objectifs de la maîtrise en sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke, nous avons décidé de proposer de nouvelles actions à réaliser dans le cadre de ce mémoire. Ainsi, à la suite du chapitre de la méthodologie envisagée pour réaliser le projet de recherche, trois nouvelles sections sont présentées. Dans un premier temps, un article soumis à une revue scientifique est présenté. Cet article, rédigé par l’étudiante chercheuse, met de l’avant un cadre d’analyse, élaboré à partir du modèle socio-écologique de McLeroy et al. (1988), permettant de catégoriser les facteurs favorisant une PP de l’AP. Ce cadre d’analyse est pertinent pour identifier, décrire et caractériser les perceptions des élèves dans le contexte où des stratégies d’interventions visant à augmenter leur niveau d’AP sont mises en place en milieu scolaire. Une seconde section présente des recommandations pratiques afin d’améliorer les retombées des interventions mises en place dans les milieux scolaires pour favoriser le développement d’une PP de l’AP. Ces recommandations, qui s’appuient sur le travail de recherche réalisé dans le cadre de ce mémoire, sont élaborées spécifiquement pour les directions d’école, les intervenants scolaires, les chercheurs et les politiciens. Enfin, la troisième section présente un bilan des expériences vécues ainsi que les compétences et habiletés de vie développées par l’étudiante chercheuse dans le processus de la maîtrise. Les retombées de la formation sur la vie professionnelle sont aussi exposées.
Ce mémoire atypique constitue une première expérience pour la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke. En plus d’en apprendre davantage sur les facteurs qui contribuent à la PP de l’AP chez les élèves, les réflexions et les apprentissages présentés dans ce mémoire permettront au lecteur de mieux comprendre le parcours et les retombées d’un programme universitaire de deuxième cycle.