Conditions de l'apprentissage expérientiel chez les résidents-es en médecine québécois-es et chez les internes en médecine français-es
Publication date
2020Author(s)
Kemtchuain Taghe, François Xavier
Subject
Résidents-es/internes en médecineAbstract
Cette étude s'ancre dans le contexte de la formation des médecins qui est celui de l’alternance (Bernadou, 1998). Comme stratégie pédagogique de la formation à l'enseignement professionnel, l'alternance est un va-et-vient indispensable à la connaissance qui permet au savoir scolaire de se confronter à la pratique et au savoir pratique de se formaliser (Abellea, 1991, dans Gagnon et Coll., 2010; Maubant et Roger, 2014). Seulement l'articulation souhaitée entre formation et travail rencontre dans le parcours de professionnalisation des futurs-es médecins français-es et québécois-es des difficultés ayant des effets immédiats à savoir détresse psychologique, abandon de programmes, développement de maladies mentales et cas avérés de suicides (FMRQ, 2014; ANEMF, 2017). Le corollaire de ces situations génératrices d'émotions négatives est la complexification de la mise en dialogue intégrative et réflexive des savoirs théoriques et des savoirs pratiques nécessaires à la transformation du-de la futur-e médecin (Robin et Vinatier, 2011). Curieusement, dans le concept de résidence au Québec ou d'internat en France se déployant dans le cadre d'un stage de troisième cycle des études médicales, obligatoire aux futurs-es médecins français-es et québécois-es et qui leur permet d'obtenir le droit d'exercer, certains-es réussissent à achever leur parcours alors que d'autres n'y parviennent pas. Ce qui amène à dire d’une part que l’accompagnement des étudiants-es, en situation d’apprentissage, ne serait pas optimal chez tous-tes les résidents-es ou internes en médecine et d’autre part, que l’accompagnement des étudiants-es ne permet pas de créer les conditions de leur apprentissage professionnel et que dès lors, ils-elles se tournent vers d’autres sources d’apprentissage. Ce qui pose la problématique de l'articulation entre formation expérientielle et formation formelle. L'objectif général assigné à cette étude est de repérer les facilitateurs à l'intégration des périodes de formation expérientielles et formelles alors que ces publics sont exposés à l'adversité. Dans cet élan, le modèle théorique de l’autoformation existentielle de Pineau (1983) a été sollicité pour constituer le canevas d’entrevue.
La réalité humaine étant une construction sociale appartenant aux acteurs ou aux actrices de la situation en question (Paillé, 2016), nous avons laissé ces publics verbaliser leur vécu expérientiel afin de comprendre leur monde ainsi que les interrelations qu’ils entretiennent avec les phénomènes y sévissant. C’est pourquoi nous avons opté pour la recherche dite qualitative. Dans cette perspective exploratoire, la théorisation ancrée nous a été d’une importance particulière sur le plan méthodologique et notamment au niveau de l’analyse des données. La particularité de cette méthode de recherche qualitative (Creswell, 2013) et d’analyse de données dixit Paillé (1994) réside non seulement dans la circularité de la démarche de recherche, mais aussi dans la stabilisation progressive de l’outil de recueil de données (entretien non directif, entretien semi-directif). Ce qui exige de la part de l’investigateur-trice, une modulation de sa posture avec l’évolution du canevas d’entretien. À l'issue de l'analyse des expériences vécues par les futurs-es médecins français-es et québécois-es, nous avons mis sur pied un modèle capable d'expliciter la contribution de l'autoformation existentielle expérientielle à la réussite d'un dispositif d'alternance.
Collection
- Moissonnage BAC [4451]
- Éducation – Thèses et essais doctoraux [289]
The following license files are associated with this document: