Mise au point d'un système de culture de follicules ovariens bovins

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Publication date
1994Author(s)
Payeur, Geneviève
Subject
BovinsAbstract
Dans le but d'augmenter le potentiel reproducteur des vaches de bonne qualité génétique, et donc d'augmenter la qualité génétique des troupeaux bovins, les producteurs utilisent la technique de surovulation; cette technique qui favorise une ovulation multiple au lieu d'une ovulation simple (la vache étant une espèce monoovulatoire), est habituellement suivie de la technique du transfert embryonnaire. Il existe cependant une très grande variabilité dans les réponses aux traitements de surovulation, et c'est en cherchant à résoudre ce problème que l'hypothèse de la dominance folliculaire a été émise. En effet, la présence d'un gros follicule sur la paire d'ovaires au moment de l'initiation du traitement de surovulation inhiberait la réponse au traitement, en inhibant la croissance des autres follicules présents sur la paire d'ovaires, empêchant ainsi la polyovulation. Un ou des facteurs présents au niveau du liquide folliculaire de ce gros follicule seraient à l'origine de cette inhibition. Afin de vérifier cette hypothèse et d'identifier et de caractériser la ou les substances inhibitrices de la croissance folliculaire, il fallait d'abord mettre au point un système de culture de follicules ovariens isolés, permettant le maintien de leur état physiologique pendant toute la durée de l'incubation. Des résultats préliminaires démontrant que les follicules avaient un patron de relâche stéroïdien différent à partir d'un diamètre précis, nous avons, dans un deuxième temps, déterminé précisément à quelle taille on devait séparer les follicules de moyenne taille des gros follicules. Nous avons également tenté de stimuler le métabolisme folliculaire (la relâche d'oestradiol-17β) en ajoutant la FSHp au milieu d'incubation, et par la même occasion, nous avons voulu déterminer la concentration optimale nécessaire pour la relâche optimale d'oestradiol-17β. Un nombre de 151 follicules, moyens (5 à 6.9 mm) et gros (7 à 8 mm), ont été incubés sur une période de 2.5 heures dans un système d'incubation stationnaire avec agitation, et 159 follicules moyens (5 à 6.9 mm) et gros (7 à 8 mm) ont été incubés sur une période de 25 heures, incluant 2.5 heures dans un système de culture stationnaire avec agitation, suivies de 21.5 heures dans un système de perfusion, et finalement, une heure d'incubation stationnaire. L'examen des follicules a été fait afin de déterminer les caractéristiques histologiques de chaque follicule, et les dosages hormonaux de l'oestradiol-17β et de l'androstènedione retrouvées dans les milieux d'incubation ont complété les informations sur l'état physiologique folliculaire. C'est en comparant l'histologie des follicules incubés durant 2.5 heures avec celle des follicules incubés durant 25 heures, que nous avons pu déterminer si l'état physiologique des follicules s'était maintenu pendant les 25 heures d'incubation. En comparant le profil de la relâche des stéroïdes, nous avons pu déterminer que les follicules commencent à dégénérer en fin de culture, même si les follicules sont encore morphologiquement sains. Nos résultats montrent que le système de perfusion permet d'obtenir les follicules dans un état fonctionnel pour une période de 25 heures, nos follicules ayant conservé leur état physiologique jusqu'à la fin de l'incubation. Certaines modifications devraient cependant être apportées si la durée de l'incubation devait être prolongée, vu la chute de l'androstènedione et la baisse de la relâche d'oestradiol-17β en fin d'incubation. Les gros follicules libèrent deux fois plus de ces stéroïdes que les follicules de moyenne taille, ce qui vérifie l'une de nos hypothèses, mais la FSHp n'a eu aucun effet stimulateur sur la relâche d'oestradiol-17β par les follicules, donc aucune concentration optimale n'a pu être déterminée.
Collection
- Sciences – Mémoires [1778]