Biolixiviation des métaux lourds dans les sols par les bactéries indigènes oxydant le soufre

Abstract

Dans les pays industrialisés, la contamination des sols par entre autres les métaux lourds est un problème d'actualité. Plusieurs solutions sont envisageables mais le traitement dont le but est de retirer le contaminant est l'option la plus intéressante. Afin d'étudier l'enlèvement des métaux lourds toxiques des sols par biolixiviation, des bactéries indigènes pouvant oxyder le soufre ont été adaptées dans trois différents sols contaminés. L'adaptation a été effectuée en Erlenmeyers avec un mélange de sol et d'eau incubés sur un agitateur giratoire à la vitesse de 190 rpm et à la température de la pièce soit 23 ± 2° C. Du soufre élémentaire en poudre a été fourni comme substrat (source d'énergie) pour les bactéries et des nutriments sous forme de sulfate d'ammonium ont été ajoutés afin d'augmenter le taux d'oxydation du soufre par la microflore oxydant le soufre. La microflore a été adaptée en 1 à 4 transferts successifs et a permis de réduire le pH du sol sous la valeur de 2 par oxydation du soufre. Après leur adaptation, pour des raisons techniques, les microflores ont été conservées pendant une période de six mois à 4°C et ont dues être réactivées pour les essais de biolixiviation. La méthode de réactivation a été la même que pour l'adaptation. Les essais de biolixiviation ont été conduits à trois concentrations de sol soient 15, 35 et 55 g/l. Les résultats ont montré que l'acidification du milieu par oxydation du soufre élémentaire permettait d'obtenir les taux de solubilisation suivants: Mn, (33-96%); Zn, (13-100%); Pb, (4-13%) et Cu, (63-79%). Les concentrations plus faibles de sol ont permis une meilleure efficacité d'enlèvement des métaux. Enfin, la solubilisation des métaux lourds dans les sols par le procédé de biolixiviation est fortement influencée par la spéciation, ce qui explique la diversité des résultats pour un même métal dans les différents sols.