Pour des quartiers résilients et multimodaux à Montréal : analyse de la vulnérabilité climatique de trois quadrilatères

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Publication date
2020Author(s)
Paquin, Mali Ilse
Subject
MontréalAbstract
L’humanité est à un moment charnière de son histoire. Elle entrevoit les premiers signes d’un effondrement climatique imminent qu’elle seule peut freiner. D’une année à l’autre, les aléas climatiques se font plus sévères, particulièrement dans les villes. Plus d’un demi-siècle d'urbanisation intensive a mené tout droit vers des collectivités nord-américaines fragilisées, c’est-à-dire centrées sur les voitures, minéralisées et dégarnies de couvert végétal. Un héritage toxique pour les administrations municipales d’aujourd’hui, aux prises avec des territoires qui deviennent inhospitaliers, voire dangereux, à la première pluie abondante ou vague de chaleur. Désormais, la résilience climatique incarne la dernière planche de salut pour les villes du 21e siècle.
Cet essai se penche sur deux enjeux climatiques majeurs à Montréal : les ilots de chaleur urbains et les débordements d’égouts dans les cours d’eau, communément appelés « surverses ». L’objectif général est de convertir un quadrilatère vulnérable à ces deux enjeux en ilot de résilience climatique et multimodal grâce entre autres à une reconfiguration routière et à l’ajout de phytotechnologies et d’infrastructures naturelles. Pour y parvenir, une grille d’analyse comportant dix critères a été développée pour comparer la vulnérabilité de trois quadrilatères montréalais; ceux-ci avaient comme point commun la présence d’une cour d’école fortement minéralisée.
Le quadrilatère de l’école Saint-Anselme, qui s’est révélé le plus vulnérable des trois, fait l’objet de plusieurs recommandations spécifiques à l’attention de l’arrondissement Ville-Marie : un retrait important de l’espace réservé à la voiture; l’ajout de corridors d’arbres dotés de fosses continues et drainantes; l’intégration d’un réseau de biorétentions; la végétalisation des toitures d’édifices accueillant des groupes vulnérables; le verdissement de la cour d’école. Puisque la Ville de Montréal est en position de guider et d’outiller les arrondissements, six recommandations structurantes lui sont adressées. Parmi celles-ci, la Ville est encouragée à produire un plan de résilience pour chaque aléa climatique -plutôt qu’un seul plan global- qui intégrerait un vaste programme d’implantation de phytotechnologies et d’infrastructures naturelles. Des amendements réglementaires sont recommandés pour enlever les freins à la végétalisation des toits. Un programme collaboratif de reboisement ciblant l’est de Montréal est également proposé. La participation des parties prenantes est intégrée à la majorité des recommandations, qui comprennent la création d’un budget participatif pour les projets citoyens de végétalisation. Enfin, la Ville est invitée à développer conjointement avec des experts un modèle montréalais d’ilot résilient multimodal et végétalisé.
Collection
- CUFE – Essais [1337]
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