Évaluation des effets d'une intervention d'éducation aux médias sur l'estime de soi, la satisfaction corporelle et la dépendance à Internet chez des adolescentes

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Publication date
2020Author(s)
Morency, Ève
Subject
Satisfaction corporelleAbstract
Les médias sociaux sont de plus en plus présents dans la vie des jeunes, et ce plus particulièrement chez les adolescents. En effet, 39 % des jeunes du Québec de 12 à 17 ans passent 11 heures et plus par semaine sur Internet pour les tâches scolaires et les loisirs (CEFRIO, 2020). Au Québec, Facebook, YouTube et Instagram sont les médias sociaux les plus utilisés. Les études ont montré que ces médias sociaux sont souvent liés à l’image et qu’ils peuvent avoir des effets négatifs sur l’estime de soi et la satisfaction corporelle des personnes qui les utilisent. Toutefois, d’après le modèle de Perloff (2014), il existe une relation entre les facteurs de vulnérabilité individuelle, les processus de médiation, les médias sociaux et leurs effets négatifs sur les utilisateurs. De plus, selon le modèle de Perloff (2014), les effets négatifs de l’insatisfaction corporelle peuvent éventuellement mener dans certains cas à des troubles de conduites alimentaires. Afin de sensibiliser les jeunes aux impacts négatifs de l’utilisation des médias sociaux sur l’image corporelle, plusieurs organismes offrent des ateliers ou des formations tels qu’Équilibre et Habilomédias, cependant, les effets de ces interventions ne sont pas toujours évalués.
La présente étude a pour objectif de concevoir une intervention d’éducation aux médias sociaux et d’évaluer ses effets chez des adolescentes de troisième secondaire sur l’estime de soi, la satisfaction corporelle et sur la dépendance à Internet. En se basant sur le modèle de Perloff (2014) comme cadre théorique, il est possible de croire qu’une intervention qui parviendrait à modifier les habitudes d’utilisation des médias sociaux des participantes aiderait à diminuer les effets négatifs des médias sociaux sur l’estime de soi, la satisfaction corporelle et sur la dépendance à Internet. Pour atteindre ce but, l’étude a été réalisée auprès de 21 adolescentes de troisième secondaire (réparties en deux groupes : un groupe intervention (n = 12) et un groupe témoin (n = 9). Des questionnaires ont été remis avant et après l’intervention afin de voir si une modification des variables était observable. L’intervention a été construite en suivant les recommandations des études répertoriées. L’intervention qui a été réalisée est composée de deux séances d’une heure chacune composée d’activités pratiques et de moments de discussions ainsi que de deux défis à réaliser à la maison.
Les résultats montrent que l’intervention n’a pas eu d’effet sur le niveau d’estime de soi, la satisfaction corporelle ni le niveau de dépendance à Internet des participantes. Les résultats préintervention montrent que la plupart des participantes ne priorisent pas le temps passé sur Internet au temps passé avec leurs amis. De plus, malgré le fait qu’elles passent souvent plus de temps que prévu sur Internet, elles ne se sentent pas déprimées ou de mauvaise humeur si elles n’ont pas accès à Internet. Cependant, le temps passé sur Internet diminue leur nombre d’heures de sommeil.
En somme, il est possible de croire qu’une intervention composée de deux séances d’une heure et de défis à faire à la maison n’est pas suffisante pour modifier l’estime de soi, la satisfaction corporelle ou la dépendance à Internet. En effet, ces éléments sont ancrés dans la personnalité des jeunes et pourraient nécessiter une intervention sur une plus grande période.