Les communs comme réponse à la crise globale? : le cas de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes

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Publication date
2020Author(s)
Renon, Adèle
Subject
Crise globaleAbstract
Le système économique capitaliste, érigé en système-monde de nos sociétés modernes, est identifié comme étant au cœur d’une crise globale, grave, urgente et inédite dans l’histoire de l’humanité. L’objectif de cet essai est de déterminer dans quelle mesure l’approche des communs, qui connaît un regain d’intérêt des chercheurs ces dix dernières années, peut offrir des réponses face aux logiques destructrices, inégalitaires et aliénantes du système capitaliste et à la crise globale, en s’appuyant sur l’étude du cas de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes.
Après avoir explicité les mécanismes de ce système capitaliste et son rôle au cœur de la crise, les principes structurants des communs sont étudiés à travers un travail de recension des écrits. Les communs, compris comme des modes d’autogouvernance des ressources collectives, illustrent la volonté d’une communauté de se réapproprier une ressource et de définir ensemble les règles permettant sa reproductivité et sa redistribution. La puissance de l’approche des communs réside dans sa capacité à bousculer les fondements du capitalisme. Tout d’abord en substituant à la propriété privée et à la marchandisation des ressources, une propriété sociale et inclusive centrée sur les usages. Ensuite, en incarnant un principe politique d’autonomisation vis-à-vis de l’État et du marché, émancipateur pour l’individu et le collectif. Cette recension des écrits permet d’aboutir à la construction d’une grille d’analyse visant à lire les expériences de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes à la lumière des communs.
L’étude de l’autonomisation de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes, entreprise depuis 2009 par les occupants du territoire, dans leur conflit contre la construction de l’aéroport du Grand Ouest, révèle une multitude d’expériences de collectivisation des ressources et des savoirs, fondées sur l’entraide, l’autodétermination individuelle et collective. Trois expériences précises sont approfondies : le collectif Abrakadabois, la bibliothèque du Taslu et le fonds de dotation La terre en commun.
L’analyse de ces expériences permet de confirmer le potentiel de l’approche des communs à opposer aux logiques destructrices, inégalitaires et aliénantes du système capitaliste, des logiques régénératrices, équitables et émancipatrices. Elle révèle en revanche la vulnérabilité des expériences associées aux communs qui peinent à être reconnues et protégées par l’État. Pour permettre aux communs de passer d’expériences prometteuses, mais isolées à un véritable principe politique d’organisation sociétale, les approches du municipalisme et du communalisme ouvrent des pistes de recherches intéressantes pour poser les bases d’un fédéralisme des communs.
Collection
- CUFE – Essais [1123]
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