dc.description.abstract | L’objectif de cet essai est de proposer des alternatives durables, applicables au contexte socioéconomique des microdistilleries québécoises, à la production et mise en marché du gin. Les changements environnementaux, étroitement liés aux défis sociaux, économiques et culturels actuels, s’intensifient rapidement à l’échelle planétaire et nécessitent une adaptation de notre façon de produire et de consommer. Plus spécifiquement, les boissons alcoolisées sont consommées de façon courante et leur production nécessite une utilisation considérable d’eau, d’énergie et de divers intrants, en plus de causer le rejet de polluants dans l’environnement. Qui plus est, la production de gin est, relativement à la production d’alcools à teneur inférieure en éthanol, plus dommageable pour l’environnement. Considérant que les microdistilleries émergent rapidement et que les gins québécois acquièrent progressivement des parts de marché importantes, une analyse de la durabilité de ce processus est nécessaire afin de limiter les impacts potentiels de cette filière au niveau environnemental, économique, social et culturel au Québec.
Ainsi, une analyse multicritère de la production et mise en marché de ce spiritueux est réalisée à l’aide de la grille des 35 questions de la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), tout en étant adaptée au contexte de la production de gin au Québec à l’aide de la norme BNQ 21 000 et la norme ISO 26 000. Cette analyse révèle que les principaux défis de la durabilité de la production et de la mise en marché de ce spiritueux se situent au niveau environnemental. En effet, la production des matières premières engendre des conséquences importantes sur la biodiversité. De plus, la production du gin requiert une quantité importante d’énergie et le transport non optimisé des produits mène à une utilisation non judicieuse des ressources non renouvelables. L’adoption de pratiques agricoles responsables, la valorisation des coproduits générés et la préconisation des circuits courts pour l’importation et l’exportation des produits constituent les principales pratiques à privilégier afin d’optimiser la durabilité de la production et mise en marché de gin. Compte tenu des contraintes gouvernementales, les couts de ces activités nécessitent également une optimisation afin de permettre aux producteurs d’absorber les frais supplémentaires de l’adoption de pratiques d’achat responsable et d’ainsi contribuer à la mise en valeur des produits du terroir. Finalement, considérant que la consommation de cette boisson peut entrainer des conséquences sanitaires et sociales, un engagement responsable de la part des producteurs est indispensable. | fr |